de ses premières intuitions à son final en apothéose
Avis portés sur Spinoza
« La plupart de ceux
qui ont vécu dans l'obscurité et sans gloire demeureront ensevelis dans les
ténèbres et dans l'oubli. Baruch de
Spinoza vivra dans le souvenir des vrais savants, et dans leur esprit,
qui est le temple de l'immortalité »
Jean Lucas, disciple de Spinoza
« Combien j’aime cet honnête homme, plus qu’avec des mots ne puis le
dire, pourtant crains qu’il reste
seul, lui et son auréole rayonnante »
Albert Einstein, référence dans l'amour de la Raison universelle
« Je suis étonné, ravi ! J'ai un précurseur et quel précurseur
! »
Nietzsche à Franz Overbeck. le 30 juillet 1881
Spinoza est « le plus subtil athée que l’enfer ait
jamais vomi sur la terre »
« L'expérience
m'ayant appris à reconnaître que tous les événements ordinaires de la vie
commune sont choses vaines et futiles, et que tous les objets de nos craintes
n'ont rien en soi de bon ni de mauvais et ne prennent ce caractère qu'autant
que l'âme en est touchée, j'ai pris enfin la résolution de rechercher s'il
existe un bien véritable et capable de se communiquer aux hommes, un bien qui
puisse remplir seul l'âme tout entière, après qu'elle a rejeté tous les autres
biens, en un mot, un bien qui donne à l'âme, quand elle le trouve et le
possède, l'éternel et suprême bonheur. Je dis que
j'ai pris enfin cette résolution, parce qu'il me semblait au premier aspect
qu'il y avait de l'imprudence à renoncer à des choses certaines pour un objet
encore incertain. […] Je me voyais en
effet jeté en un très-grand danger, qui me faisait une loi de chercher de
toutes mes forces un remède, même incertain ; à peu près comme un malade,
attaqué d'une maladie mortelle, qui prévoyant une mort certaine s'il ne trouve
pas un remède, rassemble toutes ses forces pour chercher ce remède sauveur,
quoique incertain s'il parviendra à le découvrir ; et il fait cela, parce qu'en
ce remède est placée toute son espérance. »
...puis après des années de
méditation…
« Je
voyais que mon esprit, en se tournant vers ces pensées, se détournait des
passions et méditait sérieusement une règle nouvelle ; […] et bien que,
dans le commencement, ces moments fussent rares et de courte durée, cependant,
à mesure que la nature du vrai bien me fut mieux connue, ils devinrent et plus
longs et plus fréquents »
« Je laisse chacun vivre selon sa complexion et je consens que ceux qui le veulent, meurent pour ce qu’ils croient être leur bien, pourvu qu’il me soit permis à moi de vivre pour la vérité » « Les principes que j'ai établis font voir clairement l'excellence du sage et sa supériorité sur l'ignorant que l'aveugle passion conduit. Celui-ci, outre qu'il est agité en mille sens divers par les causes extérieures, et ne possède jamais la véritable paix de l'âme, vit dans l'oubli de soi-même, et de Dieu, et de toutes choses ; et pour lui, cesser de pâtir, c'est cesser d'être. Au contraire, l'âme du sage peut à peine être troublée. Possédant par une sorte de nécessité éternelle la conscience de soi-même et de Dieu et des choses, jamais il ne cesse d'être ; et la véritable paix de l'âme, il la possède pour toujours. La voie que j'ai montrée pour atteindre jusque-là paraîtra pénible sans doute, mais il suffit qu'il ne soit pas impossible de la trouver. Et certes, j'avoue qu'un but si rarement atteint doit être bien difficile à poursuivre ; car autrement, comment se pourrait-il faire, si le salut était si près de nous, s'il pouvait être atteint sans un grand labeur, qu'il fût ainsi négligé de tout le monde ? Mais tout ce qui est beau est aussi difficile que rare. »
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