Rome contre la Judée
Pour Flavius Joseph, Antiochus est "impie et athée" (contre Apion, II, VIII). "Antiochus essaya de les guérir de leurs superstitions et de leur donner les mœurs grecques. Ses efforts pour changer en mieux ce peuple abominable furent arrêtés par la guerre des Parthes" au contraire, [les rois juifs] entretinrent la superstition dans l’intérêt de leur pouvoir" Tacite, Histoire, V
"Une circonstance contribuait beaucoup à maintenir la Judée à l’état
d’hostilité permanente contre l’empire ; c’est que les Juifs ne
prenaient point de part au service militaire. Partout ailleurs, les
légions étaient formées de gens du pays, et c’est ainsi qu’avec des
armées numériquement faibles les Romains tenaient des régions
immenses[709]. Le soldat des Romains et les habitants de la contrée se
trouvaient compatriotes. Il n’en était pas ainsi en Judée."
"Il
est dans la nature du judaïsme d’être subordonné, puisqu’il est
incapable de tirer de son sein un principe de pouvoir militaire" Renan
L'impôt civile contre la théocratie. Les premiers chrétiens haissaienl Ia clvilisation commo une oeuvre de l'esprit du mal. "l’impôt,
dans les idées de la pure théocratie, était presque une impiété. Dieu
étant le seul maître que l’homme doive reconnaître, payer la dîme à un
souverain profane, c’est en quelque sorte le mettre à la place de Dieu.
Complétement étrangère à l’idée de l’État, la théocratie juive ne
faisait en cela que tirer sa dernière conséquence, la négation de la
société civile et de tout gouvernement. L’argent des caisses publiques
passait pour de l’argent volé" Renan
En Judée, Ponce pilate prend l'argent du temple pour
construire un aqueduc et apporter l'eau à Jérusalem gratuite pour tous,
mais les juifs religieux se rebellent.
Contre la théocratie. (défendu par Flavius Josephe dans son Contre Apion).
"Ce que les martyrs chrétiens ont fait dans les premiers siècles de
notre ère, ce que les victimes de l’orthodoxie persécutrice ont fait
dans le sein même du christianisme jusqu’à notre temps, les Juifs le
firent durant les deux siècles qui précèdent l’ère chrétienne". Renan
"Les fanatiques d’Israël ne combattaient pas pour la
liberté ; ils combattaient pour la théocratie" "L’idéal qu’ils poursuivaient
eût été un état insupportable, analogue pour l’intolérance à la triste époque
asmonéenne ; c’eût été le règne des zélotes, radicaux de la pire espèce ; c’eût
été le massacre des infidèles, la terreur. Tous les libéraux du iie
siècle en jugèrent de la sorte." "Le royaume temporel des Juifs avait
été odieux, dur, cruel ; l’époque des Asmonéens, où ils jouirent de
l’indépendance, fut leur plus triste époque." Renan
"Ces religions absolues, comme l’islamisme, le judaïsme, ne souffrent pas de partage. Si elles ne règnent pas, elles se disent persécutées. Si elles se sentent protégées, elles deviennent exigeantes, et cherchent à rendre la vie impossible aux autres cultes autour d’elles." "C’étaient les juifs qui le plus souvent étaient insolents, taquins, agresseurs. L’idée d’un droit commun, que les Romains portaient en germe avec eux, était antipathique aux stricts observateurs de la Thora" "Entre cette théocratie étroite, mais féconde, et la proclamation la plus absolue de l’État laïque qui ait jamais existé, une lutte était inévitable" "Chaque victoire de Rome était un progrès de la raison ; Rome apportait dans le monde un principe meilleur à plusieurs égards que celui des Juifs, je veux dire l’État profane, reposant sur une conception purement civile de la société. Tout effort patriotique est respectable ; mais les zélotes n’étaient pas seulement des patriotes ; c’étaient des fanatiques, sicaires d’une tyrannie insupportable. Ce qu’ils voulaient, c’était le maintien d’une loi de sang, qui permettait de lapider le mal pensant"
"C’est une des gloires de Rome d’avoir fondé son empire sur la paix, sur l’extinction des guerres locales, et de n’avoir jamais pratiqué le détestable moyen de gouvernement, devenu l’un des secrets politiques de l’empire turc, qui consiste à exciter les unes contre les autres les diverses populations des pays mixtes. Quant au massacre pour motif religieux, jamais idée ne fut plus éloignée de l’esprit romain ; étranger à toute théologie, le Romain ne comprenait pas la secte, et n’admettait pas qu’on se divisât pour aussi peu de chose qu’une proposition spéculative. "
"Tout citoyen romain qui se fait circoncire est puni de la déportation perpétuelle et de la perte de tous ses biens. Un maître s’expose à la même peine en permettant à ses esclaves de se soumettre à l’opération ; le médecin opérateur est puni de mort. Le juif qui fait circoncire ses esclaves non-juifs s’expose également à la mort[663]. Cela était bien conforme à la politique romaine, tolérante envers les cultes étrangers, quand ils se renfermaient dans le cercle de leurs nationaux ; sévère, dès que ces cultes faisaient de la propagande." Renan
"Trajan eut toujours pour les philosophes les plus grands égards et les plus délicates attentions[ Pline, Panégyr., 44.]. Un vrai sentiment moral anime le gouvernement ; jamais, avant le xviiie siècle, on ne fit tant pour l’amélioration du sort de l’humanité. L’empereur est un dieu, accomplissant son voyage sur la terre et signalant son passage par des bienfaits." Ernest Renan
Sous Adrien. "Du mois de septembre 70 jusque vers l’an 122, où Adrien la rebâtit
sous le nom d’Ælia Capitolina, Jérusalem ne fut qu’un champ de
décombres"
"L’administration d’Adrien devenait chaque jour moins tolérante envers
les sectes orientales, dont l’empereur se moquait.""Ce qui réellement
mit les armes aux mains des Israélites, ce fut l’horreur que leur
causait la transformation de Jérusalem ou, en d’autres terme s, les
progrès de la construction d’Ælia Capitolina." "Un homme fort
intelligent, appartenant comme les Juifs à une race noble et vaincue,
l’antiquaire Pausanias, s’exprime ainsi : « De mon temps régna cet
Adrien, qui montra tant de respect envers tous les dieux et eut si fort
à cœur le bonheur de ses sujets. Il n’entreprit aucune guerre sans y
être forcé. Quant aux Hébreux voisins de la Syrie, c’est parce qu’ils
s’étaient révoltés qu’il les dompta. »
" L’exercice des pratiques les plus essentielles de la religion
mosaïque, la circoncision, l’observation du sabbat et des fêtes, de
simples usages en apparence insignifiants, furent interdits sous peine
de mort. Le seul fait d’enseigner la Loi était poursuivi. L’ordination
rabbinique entraînait pour celui qui confirmait et pour celui qui était
confirmé la peine capitale."
"Le vieux nom de Jérusalem fut presque oublié. Ælia le remplaça dans
tout l’Orient ; cent cinquante ans plus tard, Jérusalem était un nom de
géographie ancienne, que personne ne connaissait plus. La ville se
remplit d’édifices profanes : forums, bains, temples, théâtres,
tétranymphées, etc.. Les statues furent prodiguées de tous les côtés.
L’esprit subtil des juifs y chercha des intentions railleuses, que
certainement les ingénieurs d’Adrien n’eurent pas. Ainsi, au-dessus de
la porte qui menait à Bethléem, était une sculpture en marbre où l’on
croyait distinguer un porc ; et l’on voyait là une sanglante ironie
contre le peuple vaincu. Durant ses trois mille ans d’histoire,
Jérusalem n’a eu que ces deux cents ans, d’Adrien à Constantin, où la
libre vie humaine se soit épanouie dans son sein" Renan.
Marc-Aurèle, les stoïciens, Lucien
et Celse contre les chrétiens. Pourquoi les sages stoïciens ont-ils sélectivement
condamnés les chrétiens, si ce n'était parce que les premiers chrétiens était bien
une secte de fanatiques qui troublaient l'ordre et la morale public ?
Les
apologistes chrétiens du IIe siècle (le père de l'église Justin de Naplouse et Athénagore) se plaignent de persécutions ciblées et s'adressent
directement à Marc-Aurèle ; mais un de ses maîtres stoïcien, Quintus Junius Rusticus, préside le procès et la condamnation à mort de
Justin de Naplouse vers 165. "Junius Rusticus,
dont [Marc-Aurèle] vénéra la personne et suivit la doctrine. Ce Rusticus était un homme aussi éminent à la guerre que
pendant la paix, et qui avait approfondi la philosophie stoïcienne. Antonin ne
faisait rien sans le consulter, l'embrassait toujours avant les préfets du
prétoire, le désigna deux fois consul, et, après sa mort, demanda pour lui des
statues au sénat" (Histoire Auguste). Dans ses pensées, Marc-aurèle
le loue "pour être disposé à l'indulgence
et à la réconciliation" (pensée I, VII). "C’était
la coutume de Marc-Aurèle de diminuer pour tous les crimes les peines
déterminées par les lois, quoiqu’il restât parfois inexorable aux
prières de ceux qui avaient commis avec audace de graves délits." (Histoire Auguste).
Augustin d'Hippone cite "Antonin"
dans son ouvrage La Cité de Dieu comme la quatrième des dix persécutions. Les
chrétiens imputent également à Marc-Aurèle le martyre de Polycarpe de Smyrne
(en 155 quand il est encore que préfet du prétoire) ou plutôt en 167. Un
rescrit de Marc-Aurèle condamne à la relégation dans une île ceux qui agitent
les esprits par des pratiques superstitieuses (Digeste, XLVIII, 19, 30. Renan, Chap
IV, note 16 parle de "déportation"). En 175, sur le chemin de
l'Egypte, en Judée, Marc-Aurèle croise des juifs qu'il juge pires que les
barbares de Germanie (Ammien Marcellin). Après une possible rencontre avec
Lucien de Samosate en Egypte en 175 à qui il est confié des fonctions
administratives ; Marc-Aurèle reprend le chemin de Rome où il rencontre
possiblement Celse sur le conseil de Lucien. Au printemps 176, Marc Aurèle est
en Syrie ; il visite Antioche puis se rend à Smyrne par la Cilicie et la Carie.
En septembre, Marc Aurèle est à Athènes, puis rentre à Rome où il célèbre son
triomphe sur les Germains le 23 décembre. "la recrudescence de
persécutions se remarque surtout vers 176" (Renan, Chap
XVII). Eusèbe de Césarée, écrivant près d'une centaine d'années après son
règne, décrit Marc Aurèle comme un persécuteur des chrétiens (martyrs de Lyon
en 177), et montre Marc-Aurèle confirmer la peine de mort pour les obstinés
même s'ils sont citoyens romains. En 178, Marc-Aurèle quitte Rome pour la
Germanie, date proposée pour la rédaction/publication du traité de Celse, contre les
chrétiens.
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