Rome contre la Judée





     L'origine du conflit entre gréco-romain et judéo-chrétien. Au IIe siècle avant JC, les rois séleucide Antiochus IV epiphane et Démétrios Ier Sôter converti à l'épicurisme veulent interdire le judaisme et provoquent la révolte des macchabéens (Epikoros = athée, incroyant en hébreux). Révoltes après la mort d'Hérode en 4 av JC puis en 6. Guerre de Judée en 66-73 au cours delaquelle le temple de Jérusalem est détruit par Titus. Emeutes de 115-117 sous Trajan, connues sous le nom de guerre de Kitos. Enfin révolte de Bar Kokhba en 132-135 sous Hadrien qui met un terme à l'état juif).

        Pour Flavius Joseph, Antiochus est "impie et athée" (contre Apion, II, VIII). "Antiochus essaya de les guérir de leurs superstitions et de leur donner les mœurs grecques. Ses efforts pour changer en mieux ce peuple abominable furent arrêtés par la guerre des Parthes" au contraire, [les rois juifs] entretinrent la superstition dans l’intérêt de leur pouvoir" Tacite, Histoire, V


  
   "Une circonstance contribuait beaucoup à maintenir la Judée à l’état d’hostilité permanente contre l’empire ; c’est que les Juifs ne prenaient point de part au service militaire. Partout ailleurs, les légions étaient formées de gens du pays, et c’est ainsi qu’avec des armées numériquement faibles les Romains tenaient des régions immenses[709]. Le soldat des Romains et les habitants de la contrée se trouvaient compatriotes. Il n’en était pas ainsi en Judée." "Il est dans la nature du judaïsme d’être subordonné, puisqu’il est incapable de tirer de son sein un principe de pouvoir militaire" Renan   


   L'impôt civile contre la théocratie. Les premiers chrétiens haissaienl Ia clvilisation commo une oeuvre de l'esprit du mal. "l’impôt, dans les idées de la pure théocratie, était presque une impiété. Dieu étant le seul maître que l’homme doive reconnaître, payer la dîme à un souverain profane, c’est en quelque sorte le mettre à la place de Dieu. Complétement étrangère à l’idée de l’État, la théocratie juive ne faisait en cela que tirer sa dernière conséquence, la négation de la société civile et de tout gouvernement. L’argent des caisses publiques passait pour de l’argent volé" Renan
    En Judée, Ponce pilate prend l'argent du temple pour construire un aqueduc et apporter l'eau à Jérusalem gratuite pour tous, mais les juifs religieux se rebellent.


       Contre la théocratie. (défendu par Flavius Josephe dans son Contre Apion). 

"Ce que les martyrs chrétiens ont fait dans les premiers siècles de notre ère, ce que les victimes de l’orthodoxie persécutrice ont fait dans le sein même du christianisme jusqu’à notre temps, les Juifs le firent durant les deux siècles qui précèdent l’ère chrétienne". Renan
    "Les fanatiques d’Israël ne combattaient pas pour la liberté ; ils combattaient pour la théocratie" "L’idéal qu’ils poursuivaient eût été un état insupportable, analogue pour l’intolérance à la triste époque asmonéenne ; c’eût été le règne des zélotes, radicaux de la pire espèce ; c’eût été le massacre des infidèles, la terreur. Tous les libéraux du iie siècle en jugèrent de la sorte." "Le royaume temporel des Juifs avait été odieux, dur, cruel ; l’époque des Asmonéens, où ils jouirent de l’indépendance, fut leur plus triste époque." Renan

    "Ces religions absolues, comme l’islamisme, le judaïsme, ne souffrent pas de partage. Si elles ne règnent pas, elles se disent persécutées. Si elles se sentent protégées, elles deviennent exigeantes, et cherchent à rendre la vie impossible aux autres cultes autour d’elles."  "C’étaient les juifs qui le plus souvent étaient insolents, taquins, agresseurs. L’idée d’un droit commun, que les Romains portaient en germe avec eux, était antipathique aux stricts observateurs de la Thora" "Entre cette théocratie étroite, mais féconde, et la proclamation la plus absolue de l’État laïque qui ait jamais existé, une lutte était inévitable" "Chaque victoire de Rome était un progrès de la raison ; Rome apportait dans le monde un principe meilleur à plusieurs égards que celui des Juifs, je veux dire l’État profane, reposant sur une conception purement civile de la société. Tout effort patriotique est respectable ; mais les zélotes n’étaient pas seulement des patriotes ; c’étaient des fanatiques, sicaires d’une tyrannie insupportable. Ce qu’ils voulaient, c’était le maintien d’une loi de sang, qui permettait de lapider le mal pensant"

    "C’est une des gloires de Rome d’avoir fondé son empire sur la paix, sur l’extinction des guerres locales, et de n’avoir jamais pratiqué le détestable moyen de gouvernement, devenu l’un des secrets politiques de l’empire turc, qui consiste à exciter les unes contre les autres les diverses populations des pays mixtes. Quant au massacre pour motif religieux, jamais idée ne fut plus éloignée de l’esprit romain ; étranger à toute théologie, le Romain ne comprenait pas la secte, et n’admettait pas qu’on se divisât pour aussi peu de chose qu’une proposition spéculative. "



    Pilate et l'intolérance juive. "Loin de soutenir Pilate dans ses actes de rigueur, il donna raison aux plaintes des indigènes, et renvoya Pilate à Rome pour répondre aux accusations de ses administrés (commencement de l’an 36). Le principal grief de ceux-ci était que le procurateur ne se prêtait pas assez complaisamment à leurs désirs d’intolérance[434]. Vitellius le remplaça provisoirement par son ami Marcellus, qui fut sans doute plus attentif à ne pas mécontenter les Juifs, et par conséquent plus facile à leur accorder des meurtres religieux. La mort de Tibère (16 mars de l’an 37) ne fit qu’encourager Vitellius dans cette politique. Les deux premières années du règne de Caligula furent une époque d’affaiblissement général de l’autorité romaine en Syrie." " On voulait les contenter ; le moyen de les gagner était toujours de faire des concessions à leur autonomie, et toute concession à leur autonomie était une permission de violences religieuses[544]. Punir, tuer ceux qui ne pensaient pas comme eux, voilà ce qu’ils appelaient indépendance et liberté." "celui auquel ils tenaient le plus, le droit de tuer les personnes qu’ils, regardaient comme infidèles à la Loi[586]." "En ce qui concerne les Juifs, nous avons vu[740] que l’autonomie signifiait l’intolérance." "Un souverain jaloux de plaire aux Juifs ne pouvait manquer de leur accorder ce qu’ils aimaient le mieux, c’est-à-dire des sévérités contre tout ce qui s’écartait de la rigoureuse orthodoxie." "C’était Rome, ainsi que nous l’avons déjà plusieurs fois remarqué, qui empêchait le judaïsme de se livrer pleinement à ses instincts d’intolérance, et d’étouffer les développements libres qui se produisaient dans son sein." "Ce qui empêcha les pharisiens de tuer le christianisme, ce furent les magistrats romains" "Si le temple avait survécu, le christianisme eût été certainement arrêté dans son développement" Ernest Renan

    Jésus: "Ils vous excluront des synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu" 16.2 "ils vous battront de verges dans leurs synagogues" mat 10.17


      Menace de Jésus et haine chrétienne envers les païens heureux et tous ceux qui acceptent la pax Romana:  « Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes! » Luc 6-25 “Que votre rire se change en deuil et votre joie en tristesse.” Jacques 4-9/10. "Quand les hommes diront : “Paix et sécurité !”, une destruction soudaine les surprendra" (paix et sécurité = Rome) 1 Thessaloniciens 5:3. Jésus reprend l'insulte juive pour désigner les païens "petits-chiens" (Marc 7:27. Matthieu 15:26), sauf si ils se soumettent "Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux".
note: certains chrétiens sont des zélotes.




     La fin de la tolérance romaine. "Il s’agissait de savoir si l’on brûlerait le temple. Plusieurs étaient d’avis que, tant que l’édifice subsisterait, les Juifs ne demeureraient point en repos " Ernest Renan

       "Tout citoyen romain qui se fait circoncire est puni de la déportation perpétuelle et de la perte de tous ses biens. Un maître s’expose à la même peine en permettant à ses esclaves de se soumettre à l’opération ; le médecin opérateur est puni de mort. Le juif qui fait circoncire ses esclaves non-juifs s’expose également à la mort[663]. Cela était bien conforme à la politique romaine, tolérante envers les cultes étrangers, quand ils se renfermaient dans le cercle de leurs nationaux ; sévère, dès que ces cultes faisaient de la propagande." Renan

   "Trajan eut toujours pour les philosophes les plus grands égards et les plus délicates attentions[ Pline, Panégyr., 44.]. Un vrai sentiment moral anime le gouvernement ; jamais, avant le xviiie siècle, on ne fit tant pour l’amélioration du sort de l’humanité. L’empereur est un dieu, accomplissant son voyage sur la terre et signalant son passage par des bienfaits." Ernest Renan


    Sous Adrien. "Du mois de septembre 70 jusque vers l’an 122, où Adrien la rebâtit sous le nom d’Ælia Capitolina, Jérusalem ne fut qu’un champ de décombres" "L’administration d’Adrien devenait chaque jour moins tolérante envers les sectes orientales, dont l’empereur se moquait.""Ce qui réellement mit les armes aux mains des Israélites, ce fut l’horreur que leur causait la transformation de Jérusalem ou, en d’autres terme s, les progrès de la construction d’Ælia Capitolina." "Un homme fort intelligent, appartenant comme les Juifs à une race noble et vaincue, l’antiquaire Pausanias, s’exprime ainsi : « De mon temps régna cet Adrien, qui montra tant de respect envers tous les dieux et eut si fort à cœur le bonheur de ses sujets. Il n’entreprit aucune guerre sans y être forcé. Quant aux Hébreux voisins de la Syrie, c’est parce qu’ils s’étaient révoltés qu’il les dompta. »
" L’exercice des pratiques les plus essentielles de la religion mosaïque, la circoncision, l’observation du sabbat et des fêtes, de simples usages en apparence insignifiants, furent interdits sous peine de mort. Le seul fait d’enseigner la Loi était poursuivi. L’ordination rabbinique entraînait pour celui qui confirmait et pour celui qui était confirmé la peine capitale.
"
    "Le vieux nom de Jérusalem fut presque oublié. Ælia le remplaça dans tout l’Orient ; cent cinquante ans plus tard, Jérusalem était un nom de géographie ancienne, que personne ne connaissait plus. La ville se remplit d’édifices profanes : forums, bains, temples, théâtres, tétranymphées, etc.. Les statues furent prodiguées de tous les côtés. L’esprit subtil des juifs y chercha des intentions railleuses, que certainement les ingénieurs d’Adrien n’eurent pas. Ainsi, au-dessus de la porte qui menait à Bethléem, était une sculpture en marbre où l’on croyait distinguer un porc ; et l’on voyait là une sanglante ironie contre le peuple vaincu. Durant ses trois mille ans d’histoire, Jérusalem n’a eu que ces deux cents ans, d’Adrien à Constantin, où la libre vie humaine se soit épanouie dans son sein" Renan.




       Pourquoi Rome condamnait les chrétiens ? Rome ne condamne pas la foi en temps que telle, mais le fanatisme l'obstination chrétienne qui sont sources de révoltes violents. Après leurs provocations haineuses contre "l'idolâtrie", c'est souvent la foule païenne superstieuse en colère qui réclame la condamnation des chrétiens aux autorités locales (ex chez les Martyrs de Lyon. Polycarpe de Smyrne. chez Lucien de Samosate, Alexandre faux prophète. réponse de Trajan à Pline). "Le bas peuple était ainsi le foyer de la haine contre les chrétiens." Renan. Le gouvernement romain se contente généralement de condamner les agitateurs chrétiens les plus extrémistes pour troubles à l'ordre public afin de rétablir le calme ; mais on ne poursuit donc pas les chrétiens en soi pour leur croyance ou leur incroyance.
    Rome ne persécutait pas les philosophes, même athées: "pourquoi les philosophes, étant semblables à nous, ne sont-ils pas forcés de remplir ces devoirs auxquels nous ne pouvons nous soustraire sans danger pour la vie? Et, en effet, qui force un philosophe à sacrifier, ou à jurer ou à mettre devant sa maison, en plein midi, des lampes inutiles? Loin de là, ils démolissent vos dieux publiquement, ils attaquent aussi les superstitions publiques dans leurs écrits, et vous les louez. La plupart même aboient contre les princes, et vous les approuvez, vous les récompensez par des statues et des traitements, bien loin de les condamner aux bêtes !" Tertulien, Apologiétique, 46
        Ce qui est reproché aux chrétiens par Rome, ce n'est pas l'absence de croyance aux dieux, ni même la non-participation à tel ou tel rituel païen, mais c'est le fanatisme religieux qui leur interdit obstinément d'y participer et qui les a poussés à leur folles révoltes contre Rome. Du point de vue romain, le fanatisme juif a déjà provoqué d'incessantes révoltes sanglantes depui des siècles donc Rome demande désormais à ces mauvais citoyens qu'elle a vaincu et épargnés de prêter un serment civique (sacrifier à l'Empereur) pour rétablir la paix romaine avec eux (et ceux qui s'obstinent dans leur sédition haineuse millénariste sont exécutés comme ennemis).



       Marc-Aurèle, les stoïciens, Lucien et Celse contre les chrétiens. Pourquoi les sages stoïciens ont-ils sélectivement condamnés les chrétiens, si ce n'était parce que les premiers chrétiens était bien une secte de fanatiques qui troublaient l'ordre et la morale public ?
    Les apologistes chrétiens du IIe siècle (le père de l'église Justin de Naplouse et Athénagore) se plaignent de persécutions ciblées et s'adressent directement à Marc-Aurèle ; mais un de ses maîtres stoïcien, Quintus Junius Rusticus, préside le procès et la condamnation à mort de Justin de Naplouse vers 165. "Junius Rusticus, dont [Marc-Aurèle] vénéra la personne et suivit la doctrine. Ce Rusticus était un homme aussi éminent à la guerre que pendant la paix, et qui avait approfondi la philosophie stoïcienne. Antonin ne faisait rien sans le consulter, l'embrassait toujours avant les préfets du prétoire, le désigna deux fois consul, et, après sa mort, demanda pour lui des statues au sénat" (Histoire Auguste). Dans ses pensées, Marc-aurèle le loue "pour être disposé à l'indulgence et à la réconciliation" (pensée I, VII). "C’était la coutume de Marc-Aurèle de diminuer pour tous les crimes les peines déterminées par les lois, quoiqu’il restât parfois inexorable aux prières de ceux qui avaient commis avec audace de graves délits."
(Histoire Auguste).

     Augustin d'Hippone cite "Antonin" dans son ouvrage La Cité de Dieu comme la quatrième des dix persécutions. Les chrétiens imputent également à Marc-Aurèle le martyre de Polycarpe de Smyrne (en 155 quand il est encore que préfet du prétoire) ou plutôt en 167. Un rescrit de Marc-Aurèle condamne à la relégation dans une île ceux qui agitent les esprits par des pratiques superstitieuses (Digeste, XLVIII, 19, 30. Renan, Chap IV, note 16 parle de "déportation"). En 175, sur le chemin de l'Egypte, en Judée, Marc-Aurèle croise des juifs qu'il juge pires que les barbares de Germanie (Ammien Marcellin). Après une possible rencontre avec Lucien de Samosate en Egypte en 175 à qui il est confié des fonctions administratives ; Marc-Aurèle reprend le chemin de Rome où il rencontre possiblement Celse sur le conseil de Lucien. Au printemps 176, Marc Aurèle est en Syrie ; il visite Antioche puis se rend à Smyrne par la Cilicie et la Carie. En septembre, Marc Aurèle est à Athènes, puis rentre à Rome où il célèbre son triomphe sur les Germains le 23 décembre. "la recrudescence de persécutions se remarque surtout vers 176" (Renan, Chap XVII). Eusèbe de Césarée, écrivant près d'une centaine d'années après son règne, décrit Marc Aurèle comme un persécuteur des chrétiens (martyrs de Lyon en 177), et montre Marc-Aurèle confirmer la peine de mort pour les obstinés même s'ils sont citoyens romains. En 178, Marc-Aurèle quitte Rome pour la Germanie, date proposée pour la rédaction/publication du traité de Celse, contre les chrétiens.









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