La page noire de Jésus-Christ
Une lecture déconseillée aux croyants
A l’aide d’extraits de paroles ou d’actes de Jésus-Christ, je fais d'abord voir ici qu’il existe un décalage considérable entre l'image populaire de Jésus-Christ, messager de l’amour et de la paix universelle, et ce qui est dit à de nombreux endroits dans les évangiles. Ensuite, je propose une explication à ces anomalies dans le cadre d'une réfutation complète de la doctrine chrétienne et de l'apport du christianisme à la morale dans une confrontation avec la morale stoïcienne représentée par Marc-Aurèle.
Jésus, messager de l’amour et de la paix universelle ?
Jésus et la paix ? “Je suis venu apporter le feu sur la terre et que désirais-je
sinon qu’il soit déjà allumé ?” Luc12-49 “Pensez-vous que je sois venu apporter
la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division.” Luc12-51 “Ne pensez
pas que je suis venu apportez la paix sur la Terre, je suis venu apporter non
la paix, mais l’épée” Mat10-34 “ que celui qui n'a point d'épée vende son
vêtement et achète une épée. Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui
est écrite s'accomplisse en moi ” Luc 22-36 “ Vous entendrez parler de
guerres et de bruits de guerres: gardez-vous d'être troublés, car il faut que
ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s'élèvera
contre une nation, et un royaume contre un royaume” Mat 24-6 “ ce ne sera que le commencement des
douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir; et
vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors aussi
plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les
autres. ” Mat 24-9
Le message « universel » de Jésus ? « C'est à vous qu'a été donné le mystère du
royaume de Dieu; mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles,
afin qu'en voyant ils voient et n'aperçoivent point, et qu'en entendant ils
entendent et ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent, et que
les péchés ne leur soient pardonnés. » Marc 4-11 et Mat 13-11
Jésus pour l’esclavage ? « Le serviteur qui, ayant connu la volonté
de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu
d'un grand nombre de coups » Luc 12-47
Le pardon selon Jésus: “le blasphème contre
l'Esprit saint ne sera point pardonné » Mat 12-32 et Luc 12-10 “Malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né." Marc 14-21
Jésus et l'amour des pauvres ? « Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme s'approcha de lui, tenant un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix; et, pendant qu'il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête. Les disciples, voyant cela, s'indignèrent, et dirent: A quoi bon cette perte? On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres. Jésus, s'en étant aperçu, leur dit: Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Elle a fait une bonne action à mon égard; car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours. En répandant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour ma sépulture. Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait » Mat 26-6.
Explication de ces contradictions:
le double standard manipulateur/manipulé de la morale de Jésus
On dit parfois que l'église viole les préceptes de Jésus, mais on ne veut pas voir que Jésus viole souvent lui-aussi ses propres préceptes "évangéliques". En effet, Jésus dit "ne jugez point", mais il juge les pharisiens et même ses disciples. Il s'explique « si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul; mais le Père qui m'a envoyé est avec moi. » Jean 8-16. Jésus dit “Celui qui dit à son frère imbécile passera devant le tribunal ; et celui qui traite son frère d'insensé mérite d'être puni par le feu de l'enfer.” Mat 5-22 mais Jésus lui insulte tout le monde (voir plus bas). Toi, tu dois toujours tout pardonner, mais Jésus ne pardonne pas ceux qui ne croient pas en lui ou blasphèment contre l'esprit-saint (voir plus bas).
Explication: la morale n'est pas la même pour le fidèle que pour le
représentant de Dieu sur Terre. Il y a deux orientations contraires à
l'intérieur du christianisme. Une orientation autoritaire droitière pour ceux qui
manipulent au nom de Dieu, et une orientation gauchiste pour les croyants
de base manipulés.
-> l'Aile droitière autoritaire du christianisme
(pour les manipulateurs/l'église) prône la foi aveugle, la croyance,
l'obéissance, l'intolérance des autres dieux, la théocratie,
l'absolutisme dogmatique, le platonisme anti-progrès, le conservatisme
social, le natalisme conquérant....
-> l'Aile gauchiste, "évangélique", du christanisme (pour
le croyant de base manipulé) invite au pacifisme suicidaire, à
l'abnégation, à la soumission, au renoncement à soi et à ses intérêts,
à l'abandon de ses biens aux apotres qui dirigent la communauté, à la haine de la puissance et de la richesse, à l'égalitarisme, à l' inversion des
valeurs, à l'héroïsation victimaire, au délire de culpabilisation, à la mortification, à l'antinatalisme monastique....
En fait, Jésus utilise la religion pour s'accaparer le
pouvoir politique (théocratie). Le croyant est invité au pacifisme
suicidaire, à docilement tout pardonner, à donner tous ses biens aux
apotres au nom de l'idéal communiste, à ne pas résister, à ne pas lever le ton... En revanche, le prêtre/théologien qui lui parle au nom de Dieu peut juger, condamner, insulter, maudire, menacer, déclencher des guerres, s'approprier le bien d'autrui, s'enrichir... tout cela bien sur au nom de dieu.
Note: Augustin, citée, I, XXI explique que "Dieu
lui-même a fait quelques exceptions à la défense de tuer l’homme,
tantôt par un commandement général, tantôt par un ordre temporaire et
personnel. En pareil cas, celui qui tue ne fait que prêter son
ministère à un ordre supérieur ; il est comme un glaive entre les mains
de celui qui frappe, et par conséquent il ne faut pas croire que
ceux-là aient violé le précepte: « Tu ne tueras point », qui ont
entrepris des guerres par l’inspiration de Dieu".
Jésus s'accapare le pouvoir religieux en prétendant que le salut ne passe que par lui. « Celui qui croira et qui sera baptisé sera
sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » Marc 16-16 "si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés" Jean 8-24 "celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu" Luc 12-9 « Quiconque me
confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est
dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai
aussi devant mon Père qui est dans les cieux. » Mat10-32 “Vous n’avez qu’un seul Maître : le Christ” Matt 23-10 « Nul ne vient au Père que par moi » Jean 14:6
Note: tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu;
et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui
de l'antéchrist, 1 jean 4:2
Les menaces superstitieuses de Jésus envers ceux qui ne croient pas en lui: "si
quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait
mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on
le jetât au fond de la mer." Matthieu 18:6 et Luc 17:2 « Quand à tous ceux qui ne vous
recevront pas, sortez de leur ville et secouez la poussière de vos
pieds en
témoignage contre eux. Je vous le dis en vérité: au jour du jugement,
le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que
cette ville-là » Matthieu 10-14 Luc9-5 10-12 [l'amour du prochain:] "Ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents" Luc 13-28 et Matt 13-42
Note: "Celui qui a violé la loi de
Moïse
meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins ;
de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura
foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de
l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit
de la grâce ?" Epitre aux Hébreux 10:28 "Car il est de la justice de
Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous
donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le
Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, u
milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu
et ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils
auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur
et de la gloire de sa force, et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur
Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par
l'éclat de son avènement". 2 Thessaloniciens 1:6
Jésus affirme que tous
ceux qui n'ont pas été baptisés et ne croient pas en lui (y-compris les
générations passées) ne seront pas sauvés donc pas la peine de se préoccuper de leur sépulture "Un
autre, d'entre les disciples, lui dit: Seigneur, permets-moi d'aller
d'abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui répondit: Suis-moi, et
laisse les morts ensevelir leurs morts." Mat 8-22 et Luc 9-60.
Note:
Pour Saint Augustin, les enfants non-baptisés n'ont pas été pardonnés du péché originel et vont donc en enfer (Lettre CLXXXIV; discussion sur KTOV sur l'absence de liberté selon Augustin et sur les limbes des enfants).
Radbod Ier, roi des Frisons refusa in extremis le baptême lorsqu’il
comprit qu’il ne retrouverait pas ses ancêtres païens dans l’Au-delà
que lui promettaient les missionnaires chrétiens. Il se révolta contre
cette doctrine qui condamne ces ancêtres aux supplices de l'enfer. les Mormons on trouvé la solution. Ils préservent leur généalogie et baptiser leurs ancêtres post-moterm.
Jésus renverse la morale en s'appropriant le droit
d'accorder le pardon
Jésus et l'hygiène. "Pourquoi
tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? Car ils ne se
lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas ? [Réponse de
Jésus]: "manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille point
l'homme" Mat 15-2,20
Note: Ceci annonce la crasse
pouilleuse moyenâgeuse liée au mépris chrétien de la vie terrestre et du corps au contraire de
la propreté gréco-romaine. Les bains publics (les thermes) seront en effet tous fermés
par les chrétiens. "La
propreté était vue avec horreur. Les poux étaient appelés "les perles
de Dieu", et étaient la marque de la sainteté. Les saints, hommes comme
femmes, se vantaient que l'eau ne touchait jamais leurs pieds sauf
quand ils traversaient des rivières." Bertrand Russel, histoire de la philosophie occidentale. "Tu aimes te laver chaque jour ; cette propreté-là, un autre l'appellera ordure" (Saint Jérôme, EP, XLV, 1). Recommandation de "ne prendre des bains que le moins qu'on peut et avec de grandes précautions" (Renan, Marc-Aurèle,
chap V). Paulin de Noles dit en 401 que l'odeur des moines donne la
nausée. Au contraire, les romains savaient qu'il y avait un lien entre défaut d'hygiène et
maladie
(Lucien de
Samosate. Alexandre ou le faux prophète).
Jésus, un chef de secte qui exploite et manipule sa bande
Jésus envoie ses disciples (qui ne travaillent pas) s'accaparer le bien d'autrui, telle une bande de voleurs. « Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et
qu'ils furent près de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne des
oliviers, Jésus envoya deux de ses
disciples, en leur disant: Allez au village qui est devant vous; dès que vous y
serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est
encore assis; détachez-le, et amenez-le. Si quelqu'un vous dit: Pourquoi
faites-vous cela? répondez: Le Seigneur en a besoin.” Marc 11-1/6
Jésus abuse de l'amour inconditionnel de ses disciples pour les exploiter « Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils
de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci? Il lui répondit: Oui,
Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus
lui dit: Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas,
m'aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. Il lui
dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre fut
attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: M'aimes-tu? Et il
lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. » Jean 21-15
Note: nouvel exemple de l'arnaque de "l'amour" au sens chrétien.
Le gourou communiste Jésus-Christ et ses apôtres s'approprient les biens de ses disciples. "quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple" Luc 14-33 "vends tout ce que tu as" Luc 18-22
"tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient,
apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, et le déposaient aux
pieds des apôtres" Actes 4-34 (le couple qui garde une partie du prix meure mystérieusement en présence des apotres Actes 5-5 et 5-10). "Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux" Actes 4-32
Chez
les Esseniens, dans la Règle de la communauté (monastique) aussi appelée Manuel de
discipline, il est indiqué que les nouveaux arrivants doivent remettre
leurs biens à l'Inspecteur, ce qui peut être relié à la description des
esséniens par Flavius Josèphe qui écrit que « ceux qui entrent dans la
secte transfèrent leurs biens à l'ordre (
Flavius Joseph, Guerre des Juifs, II, 122) ».
« Les biens leur sont communs à tous et le riche ne jouit pas plus de
ses propriétés que celui qui ne possède rien.» (
Flavius Joseph,Antiquités judaïques,
XVIII). De même, la première église de Jérusalem est communiste (Renan, Apotres)
"Ils
renoncent aux dieux des Grecs, et adorent le sophiste crucifié dont ils
suivent les lois. Ils méprisent également tous les biens et les mettent
en commun, sur la foi complète qu'ils ont en ses paroles. En sorte que
s'il vient à se présenter parmi eux un imposteur, un fourbe adroit, il
n'a pas de peine à s'enrichir fort vite, en riant sous cape de leur
simplicité."
Lucien de Samosate, sur la mort de Peregrinus, 13
Note: Dans
la parabole des ouvriers de la onzième heure, (payés autant que ceux de
la première), Jésus prone une politique communiste (l'égalité salariale
absolue) contre la juste et équitable distribution du salaire en
fonction du travail réalisé. Nous préférons donc la méritocratie
républicaine de Marc-Aurèle: "inexorablement attribuer à chacun selon
son mérite" ou l'Art. 1er des droits de l'homme de 1789: "Les hommes
naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions
sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune".
L'égalitarisme absolu est injuste. L'égalitarisme christiano-marxiste n'est pas une morale l'équitable.
Haine communiste des riches Jésus: "Jésus
dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche entrera
difficilement dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est
plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un
riche d'entrer dans le royaume de Dieu." Matt 19.23 " "Vous ne pouvez
servir Dieu et Mammon"
Jésus, un gourou fanatique qui mène au suicide
Jésus appelle ses disciples au
martyre: "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps" Luc 12-4 “Heureux serez-vous,
lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et
qu'on rejettera votre nom comme infâme à cause du fils de l’homme” Luc 6-22. “Celui qui aime sa vie la perdra, mais
celui qui hait sa vie en ce monde la conservera pour la vie éternelle ”
Jean 12-25 “Celui qui veut sauver
sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause moi la retrouvera” Marc
8-35
Note: Jim Jones, le
gourou protestant communiste de la secte du temple du peuple, responsable d'un suicide collectif de 908 adeptes était donc
finalement pas si éloigné de Jésus lorsqu'il disait: « N'ayez pas peur de
mourir, la mort est juste le passage vers un autre plan, la mort est
une amie ». « nous commettons un acte de suicide révolutionnaire en
protestation contre les conditions de ce monde inhumain ».
Note: Le vrai disciple de Jésus est le moine qui combat, réprimande et
corrige les infidèles au mépris de sa propre vie et de tous ses biens
terrestres. Celui qui est tolérant avec les infidèles mérite d'être
chatié avec eux (Augustin, Citée, I, IX).
Après (re)lecture
de ces passages, il apparaît clairement que l’interprétation dominante
du christianisme
est une fabrication partiale. Elle fût autrefois le travail de
réformateurs
humanistes (Erasme qui oppoe Jésus à la méchante église: "tout
l’enseignement du Christ n’est que douceur, patience" ) qui ont déformé
cette religion pour faire passer leurs idées, et l’on
peut se réjouir qu’ils aient fini par l’emporter. Aujourd'hui cela
facilite les
lectures bienveillantes de tous ceux qui restent complaisants ou
veulent
défendre cette religion, toutefois un regard honnête sur l’ensemble des
évangiles montre, à qui est sincère et a banni ses préjugés, que les
valeurs
humanistes n’étaient pas le coeur doctrinal des premiers chrétiens.
Jésus ou
l'église ? Le fantatisme millénariste suicidaire de Jésus-Christ se
retrouve dans divers mouvements chrétiens des premiers siècles:
tatianistes, encratisme (Jules Cassien), montanisme, novatianisme,
donatises, circoncellions.... Même si ces fanatiques ont été condamnés
par l'église romaine, il est un fait remarquable qu'ils étaient plus
fidèle à Jésus que l'église ! A l'inverse donc de la thèse courante
d'Erasme et de Kierkegaard (Jésus était bon mais la méchante l'église
l'a trahit), j'admets volontiers que l'église est certes affreuse, mais
j'affirme que Jésus (si il a réellement existé) était encore plus épouvantable que l'église !
► Le Fanatisme des Premiers Judéo-Chrétiens
Observation sur l'honnêteté intellectuelle de notre époque: Depuis la renaissance et surtout avec le siècle des
Lumières il est courant de dénigrer l'église, mais d'épargner voir d'encenser la figure du Christ. Pour ma part, je rejoins le point de vue des païens de l'antiquité, de Giordano Bruno et de Voltaire à savoir que Jésus-Christ n'est pas
non plus défendable.
Le chrétien part du principe que le
christianisme a été positif pour le monde, et il cherche aussi à
reconstruire sa religion et à l'adapter à la modernité ; donc quand il
trouve quelque chose que l'on peut interpréter comme humaniste dans une
parole de Jésus, il affirme trop vite que cette valeur positive a été
inventée et apportée au monde par Jésus (et ne cherche pas à savoir
s'il n'existait pas avant). Cette démarche est très faible
intellectuellement, et amène à des conclusions fausses. Le problème
c'est que beaucoup d'incroyants font la même erreur en partant du
principe que Jésus (même s'ils pensent qu'il n'est pas Dieu) est
forcément un personnage formidable. Ainsi, aujourd'hui, même nos
"philosophes athées" ne sont toujours pas capables de dénoncer les
aberrations et les monstruosités
trouvées chez Jésus-Christ. Etonnamment,
même Nietzsche qui se revendiquera comme "l'antéchrist" a
été finalement assez indulgent avec la figure de Jésus-Christ dans 'l'antéchrist'. Mais
bon, à un moment, il vaut savoir où est
son âme... Dans le camp du conformisme ambiant ou dans celui de la
sévère vérité. Ainsi, aux chrétiens fâchés contre cette page, je rappellerai qu'un
esprit épris de vérité devrait d'abord haïr ceux qui l'ont
manipulés et qui
perpétuent lâchement toute cette affabulation autour de
Jésus-Christ et non pas celui qui déchire le voile du mensonge et
libère en montrant la vérité.
"Ils ne s'aperçoivent pas des graves
concessions qu'ils font au christianisme sur toutes les questions
relatives au dogme ; désormais ils admettent sans difficulté
l'existence d'un Dieu unique dont toutes les autres divinités
sont les ministres ?; Jésus-Christ est pour eux non plus un imposteur
ou un magicien , mais un homme excellentissimæ sapientiæ ? ; ils
concèdent beaucoup là où ils n'auraient rien dû accorder, et bataillent
sur un terrain où le christianisme les suit par pitié."
Arthur Beugnot, Histoire de la destruction du paganisme
Les croyants
ont le besoin de réinterpréter leur religion et de lui trouver des
qualités qu'elle n'a pas. Ils se livrent à un travestissement historique. Ce qui est
grave c'est que leur thèses ont largement contaminé les athées. On laisse entendre qu'il n'y avait qu'un monde de brutalité, de violence, et d'injustice avant Jésus. Rien n'est plus faux. Il y avait déjà eu un premier humanisme. Au IIe siècle, le philosophe Celse disait que les bons préceptes de la
morale de Jésus-Christ et du christianisme avaient déjà tous été dits avant par les philosophes païens. En effet,
- la règle d'Or avait déjà été énoncée par Thalès, Pittacos de Mytilène, Aristote...
- ne pas répondre aux offenses,
ni au mal par le mal faisait parti de la morale de Socrate d'après
Platon et on retrouve ce principe également chez Diogène de Sinope et les stoïciens... La version donnée par Jésus ( Tendre la
joue) est dénoncée par Celse: "seule la vulgarité de la forme leur appartient".
- se repentir. “Le commencement du salut, c’est la reconnaissance de sa faute” Démocrite, Maxime n°9 (DK B-XLIII) et Epicure d’après Sénèque, lettre à Lucilius n°28 (Us 522). Mais sans le délire de culpabilité infinie.
- pardonner à ses ennemis
faisait parti de la morale mise en pratique par Jules Caesar d'après
Suétone, bien que le pardon prend une signification théologique avec Jésus (voir plus bas). Idem pour Marc-Aurèle qui pardonne à ceux qui l'ont trahi (Histoire Auguste).
- La discrétion dans l'exercice du culte. Jésus enseigne un très bon principe peu respecté des croyants:
"Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à
prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus
des hommes. [..] Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta
porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père,
qui voit dans le secret, te le rendra."
Mais sur ce point Jésus a été précédé en mieux avant par les païens:
« La piété, ce n'est pas se montrer à tout instant la tête voilée
devant une pierre, ce n'est pas s'approcher de tous les autels, ce
n'est pas se prosterner sur le sol la paume ouverte en face des statues
divines, ce n'est pas arroser les autels du sang des animaux, ni
ajouter les prières aux prières ; mais c'est bien plutôt regarder
toutes choses de ce monde avec sérénité » Lucrèce. Idem chez Sénèque, Lucilius XLI.
- Adorer en esprit et en vérité. Platon et presque tous les philosophes.
- la sincérité de la foi ? Jésus
se plaint des "hypocrites" qui obéissent aux commandements de la
religion
sans éprouver sincèrement la foi. Il y a effectivement une opposition entre une pratique civique de la religion païenne ou de la loi juive et de l'autre côté la ferveur de la foi abrahamique. Toutefois, appeler la foi une
sincérité me parait problématique car c'est un mensonge
envers soi ! En effet, il est évident que le bon dieu tout-puissant n'existe pas. Nietzsche dénonçait ainsi avec raison la foi comme "la forme la plus répandue, la plus proprement souterraine de fausseté qui soit au monde".
- la conscience morale était déjà promue par Pythagore (paroles d'or) et Démocrite (DK B-CCXLIV).
- la conscience intérieure des humanistes. "On
se cherche des retraites à la campagne, sur les plages, dans les
montagnes. Et toi-même, tu as coutume de désirer ardemment ces lieux
d'isolement. Mais tout cela est de la plus vulgaire opinion, puisque
tu peux, à l'heure que tu veux, te retirer en toi-même" Marc-Aurèle qui a pu servir d'inspiration:
"Les hommes s’en vont
admirer les cimes des montagnes, les vagues de la mer, le vaste cours
des fleuves, les circuits de l’Océan, les révolutions des astres, et
ils se délaissent eux-mêmes" Petrarque citant Augustin, Confessions, X, 8.
- ne pas condamner son prochain. Chez les stoïciens: "Pour
ce qui provient de la nature, il ne faut pas s'en prendre aux Dieux,
car volontairement ou involontairement ils ne se trompent jamais ; ni
aux hommes car ils ne faillent qu'involontairement. Il ne faut donc
s'en prendre à personne" Marc-Aurèle. C'est cette logique que l'on retrouve également chez Jésus et qui fonde chez lui la doctrine pardon "parce qu'ils ne savent pas qu'ils font".
- Avoir Dieu avec soi. Marc-Aurèle nous dit « je vénère Celui qui gouverne, je m'affermis et me repose en lui ». On a bien quelquechose chez les stoïciens qui fait penser au christianisme mais qui ne franchit pas chez eux la frontière de l'antihumanisme car il n'y a pas de foi abrahamique.
- Critique des combat sanglants de gladiateur. Oui martyr de Télémaque
qui initie l'interdiction, mais
c'est surtout le paganisme qui est
visé derrière, car les duels judiciaires, la brutalité sanglante, des
mutilations
et tortures abominables vont se poursuivre au moyen-âge donc dans des
sociétés complètement chrétiennes et pratiqué parfois par l'église
elle-même. On a vu plus haut que Jésus menace de tortures. Execution
public en pays chrétien. Le 17 juin 1939 à Versailles.
De plus on trouve déjà la critique de la
brutalité bestiale et criminelle des combats de gladiateurs chez
Sénèque (lettre à Lucilius VII et Lucillius, 95
"L’homme, chose sacrée pour l’homme, on l'égorge par jeu et par
passe-temps") et Marc-Aurèle ("modère par toutes sortes de moyens les
combats de gladiateurs", il rejette la vue du sang et la tete tranchée
du général qui l'a trahi). "Entre autres preuves de l'humanité de
Marc-Aurèle, on doit louer l'attention qu'il eut de faire mettre des
matelas sous les danseurs de corde, après la chute de l'un d'eux ; et
de là vient l'usage d'étendre aujourd'hui sous la corde un filet."
- la pitié. Lucrèce montre de l'empathie pour la souffrances des autres dans son poème et décrit comme un progrès morale assez ancien la fin du règne de la brutalité aveugle et désormais la protection des faibles: "Alors l'amitié unit pour la première fois des voisins, qui cessèrent de s'insulter et de se battre ; et ils se recommandèrent mutuellement les enfants ainsi que les femmes, faisant entendre confusément de la voix et du geste qu'il était juste d'avoir pitié des faibles. Assurément la concorde ne pouvait pas s'établir entre tous, mais les plus nombreux et les meilleurs restaient fidèles aux pactes ; autrement le genre humain eût dès lors péri tout entier et n'aurait pu conduire jusqu'à nous ses générations." (De la nature, V, 1018-1027)
- le plaisir de la générosité fait parti de la pensée païenne: “Les grandes joies proviennent du spectacle des actions honnêtes” “Il
est non seulement plus beau de faire du bien que d’en recevoir, mais
aussi plus agréable ; rien, en effet, n’est aussi fécond en joies que
la bienfaisance” “Le sage est plus enclin à donner qu'à recevoir” sont des textes de Démocrite et d'Epicure cités dans
l'Amour de la Raison Universelle
Ainsi lorsque Saint-Paul nous dit dans les Actes
(20.35) que Jésus aurait dit "Il y a plus de bonheur à donner qu'à
recevoir", il n'y a rien de nouveau. Idem pour jésus "Ne vous amassez
pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et
où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans
le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les
voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi
sera ton coeur."
"Rien, en effet, ne donne autant de joie que l'image
des vertus, quand elles se manifestent dans la conduite de ceux qui
vivent avec nous et qu'elles s'y trouvent, en aussi grand nombre que
possible, réunies. Voilà pourquoi il faut toujours avoir ce tableau
sous les yeux " Marc-Aurèle
- La charité existait déjà chez les païens. Trajan avait une politique sociale d'aides envers les enfants des
pauvres (l'institution des alimenta), tandis qu'Antonin le pieux créa des
orphelinats pour pauvres jeunes filles abandonnées (puellae
Faustiniana). Voir aussi l'évergétisme.
- L'esclavage. A
cause de sa
théologie le christianisme ne libère pas de l'esclavage qui est un
chatiment à
cause du péché qui doit être expié lors de la vie terrestre pour
gagner le paradis. (Voir Augustin). On comprend que c'est seulement
après que les
Lumières ont affaibli la conception théologie de l'existence que le
christianisme a pu devenir anti-esclavagiste, mais donc il n'a pas été
à
l'origine de l'abolition de esclavage.
"Serviteurs,
soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui
sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d’un caractère difficile.
Car c’est une grâce que de supporter des afflictions par motif de
conscience envers Dieu, quand on souffre injustement. " I Pierre 2.18
« Serviteurs,
obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement,
dans la simplicité de votre coeur, comme à Christ, non pas seulement
sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des
serviteurs de Christ, qui font de bon coeur la volonté de Dieu.
Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des
hommes, sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du
Seigneur selon ce qu'il aura fait de bien. (Ephesiens 6.5)
Que
tous ceux qui sont sous le joug de la servitude regardent leurs maîtres
comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne
soient pas blasphémés. 1 Timothée 6:1 Serviteurs, obéissez en toutes
choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux,
comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de coeur, dans la
crainte du Seigneur. Colossiens 3:22 Exhorte les serviteurs à
être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n'être
point contredisants, à ne rien dérober, mais à montrer toujours
une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de
Dieu notre Sauveur. Tite 2:9
Mauvais
contre arguments Passages avec un sens ambigu: Jean 8:34 - Jésus leur
répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui commet le
péché est esclave du péché. Romains 8:2 "la loi de l'esprit de vie en
Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort".
Je maintiens que le mot affranchi/esclaves utilisé
par Jésus et Paul ne renvoit pas dans leur bouche à l'affranchissement
de l'esclavage (au sens usuel) mais à nouveau à un affranchissement
spirituel du péché ou de la loi de Moise (Jean 8:34; Romains 8:2 ;idem
pour Galates 5:1) et je maitiens que Jésus et Paul valident en
revanche la pratique (usuelle) de l'esclavage dans les passages (Luc
12-47 et Ephesiens 6.5).
Démocrite, les sophistes, Epicure et les stoïciens avaient déjà critiqué/adouci l'esclavage (contre le couple Platon-Aristote). Cet esprit est poursuivi chez les empereurs Antonins. A Rome, le
juriste Pomponius introduit la clause d'humanitatis intuitu qui
respecte la personne comme valeur et comme volonté, même dans les
rapports du maître et de l'esclave.
"Une première loi (4), la lex Petronia, généralement datée (5) de l'an
19 ap. J.-C, donc du règne de Tibère, deuxième empereur de la dynastie
des Julio-Claudiens, défendait au maître de livrer un de ses esclaves
aux bêtes sans une décision du magistrat. Un édit de Claude (41-54)
stipule que si un maître abandonne un esclave vieux ou malade, celui-ci
devient libre et de droit latin. Domitien (81-96) interdit la
castration des esclaves à des fins commerciales; il semble cette fois
que la mesure ait été assortie d'une sanction contre le maître, la
saisie de la moitié de ses biens. Mais c'est seulement sous les
Antonins, au siècle suivant, que cette législation se précisera et se
développera. Hadrien (117-138) interdit la mise à mort des esclaves
sauf en vertu d'un jugement rendu par un magistrat, il supprime les
prisons privées (les ergastules), punit les traitements cruels
d'esclaves pour des fautes légères, interdit leur vente sans raison
pour les jeux de gladiateurs, abolit la pratique de la torture
judiciaire des esclaves (6) sauf s'il existe quelque indice de preuve
de sa culpabilité, etc. Son successeur, Antonin le Pieux (138-161), va
plus loin dans la remise en question du traditionnel droit de vie et de
mort que possède le maître vis-à-vis de l'esclave : la mise à mort d'un
esclave sans raison, c'est-à-dire sans faute grave de sa part, est
désormais considérée comme un homicide et donnera lieu à poursuites.
L'esclave, enfin, en cas de mauvais traitement, pourra se placer sous
la protection des dieux ou auprès de la statue de l'empereur, il sera
entendu par le Préfet de la ville qui pourra ordonner sa vente à un
maître plus clément."
Alain Testart. Revue française de sociologie Année 1998 (voir aussi ULPIEN Digeste, I, 6, 2).
"Le
but du christianisme n’était en rien le perfectionnement de la société
humaine, ni l’augmentation de la somme de bonheur des individus."
"[Le christianisme] ne travailla pas
directement à supprimer l’esclavage. Nous avons vu que la grande école
de jurisconsultes sortie des Antonins est toute possédée de cette idée
que l’esclavage est un abus, qu’il faut doucement supprimer. Le
christianisme ne dit jamais : "L’esclavage est un abus." "Tout ce qui,
dans l’organisation sociale du temps, n’était pas lié avec l’idolâtrie
lui parut bon à garder. L’idée ne vint jamais aux docteurs chrétiens de
protester contre le fait établi de l’esclavage. C’eût été là une façon
d’agir révolutionnaire, tout à fait contraire à leur esprit." " Saint
Paul reconnaît complètement la légitimité de la possession chez le
maître. Pas un mot, dans toute l’ancienne littérature chrétienne, pour
prêcher la révolte à l’esclave, ni pour conseiller au maître
l’affranchissement, ou seulement pour agiter le problème de droit
public que fait naître chez nous l’esclavage."
"L’affreux sort de l’esclave ne les touche pas à
beaucoup près autant que nous." "Le nombre des esclaves et des
affranchis était très considérable dans l’Église. Jamais celle-ci ne
conseilla au maître chrétien qui avait des esclaves chrétiens de les
affranchir ; elle n’interdit même pas les châtiments corporels, qui
sont la conséquence presque inévitable de l’esclavage. Sous Constantin,
la faveur de la liberté parut rétrograder." "Si le mouvement qui part
des Antonins se fût continué dans la seconde moitié du iiie siècle et
dans le ive siècle, la suppression de l’esclavage fût venue par mesure
légale et avec rachat. La ruine de la politique libérale et les
malheurs du temps firent perdre tout le terrain que l’on avait gagné.
Les Pères de l’Église parlent de l’ignominie de l’esclavage et de la
bassesse des esclaves dans les mêmes termes que les païens." "Plus
tard, l’Église posséda des esclaves et les traita comme tout le monde,
c’est-à-dire assez durement. La condition de l’esclave d’Église fut
même empirée par une circonstance : savoir l’impossibilité d’aliéner le
bien de l’Église."
Ernest Renan. Marc-Aurèle et la Fin du monde antique. ChapXXXII
"
Constantin, ce premier empereur chrétien, qui se baignait dans le sang
de sa propre famille, permet aux maîtres, par un rescrit de l'année
319, de frapper leurs esclaves avec des verges ou des courroies, et de
les charger de chaînes, dût la mort s'ensuivre. [...] Dans un rescrit
de 329, Constantin permet ce qu'avaient défendu les empereurs payens
Dioclétien et Maximien, de vendre un enfant au moment de sa naissance,
avec faculté de le racheter ou de fournir en échange un autre esclave
(1). Dans un autre rescrit de 331, il attribue a celui qui a ramassé un
enfant exposé un droit de propriété, condamnant par là cet être
innocent à l'esclavage et punissant sur lui le crime de son père ou de
son maître (2). Ici encore l'Empereur chrétien s'était laissé dépasser,
en fait de justice, par un Empereur payen, par Trajan, qui, consulté
sur cette question, s'était opposé à ce que ces malheureux enfants
fussent réduits en esclavage (i)"
► Patrice Larroque. De l'esclavage chez les nations chrétiennes (page 51)
"la
législation constantinienne ne saurait être envisagée comme
l'expression d'une préoccupation morale apparue au commencement de
l'Empire chrétien. En ce tournant de l'histoire de Rome, aucun
adoucissement des moeurs n'est perceptible, bien au contraire."
Yann rivière, l'histoire. n°399. 2014
► Slavery in Early Christianity
► L’Eglise et l’esclavage — KTOTV
- L'amour du prochain était déjà chez les stoïciens. Marc-Aurèle nous dit « Le
propre de l'homme est d'aimer même ceux qui l'offensent » « Le propre
de l'âme raisonnable, c'est aussi l'amour de son prochain ».
Rome faire de son enemi un ami. Le contrat (épicure), la
droiture, l'exigence envers soi, le serment devant les dieux permettre
de sortir de la vandetta, de la guerre tribale perpétuelle et d'atteindre la pax romana universelle qui
permet la paix et la prospérité de peuples différents.
"Pour en revenir aux otages, Scipion, qui les avait fait appeler,
commença par les rassurer tous, en leur représentant qu’ils étaient sous le
pouvoir du peuple romain, qui aimait mieux lier les cœurs par des
bienfaits que par la crainte, et s’attacher les nations étrangères par
les liens de la bonne foi et d’alliance, que leur imposer le joug
d’un cruel esclavage."
https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_romaine_(Tite-Live)/Livre_XXVI
Idem otage de Julien cité par Gibbon
" Ces conditions lues, le fécial reprit : "Écoute, Jupiter, écoute,
père patrat du peuple albain ; écoute aussi, peuple albain. Le peuple
romain ne violera jamais le premier les conditions et les lois. Les
conditions inscrites sur ces tablettes ou sur cette cire viennent de
vous être lues, depuis la première jusqu’à la dernière, sans ruse ni
mensonge. Elles sont, dès aujourd’hui, bien entendues pour tous. Or, ce
ne sera pas le peuple romain qui s’en écartera le premier. S’il
arrivait que, par une délibération publique ou d’indignes subterfuges,
il les enfreignit le premier, alors, grand Jupiter, frappe le peuple
romain comme je vais frapper aujourd’hui ce porc ; et frappe-le avec
d’autant plus de rigueur que ta puissance et ta force sont plus
grandes." Il finit là son imprécation, puis frappa le porc avec un
caillou. De leur côté, les Albains, par l’organe de leur dictateur et
de leurs prêtres, répétèrent les mêmes formules, et prononcèrent le
même serment."
https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_romaine_(Tite-Live)/Livre_I
la version chrétienne diffère de la simplae bienveillance stoïcienne. C'est une négation de mon intérêt.
La logique du contrat ou
la séparation derrière une frontière permet la cohabitation pacifique
d'identité différente qui peuvent s'épanouir et rester libre sans les
cadres du contrat et/ou des frontières, mais si l'on est un primitif
arriéré issu sans contrat et sans frontière, il faut supprimer toute
liberté indiviudllele pour prévenir les conflits. L'Amour du rochain
est l'abnégation, l'abnégation
de soi, la renonciation à ses intérêts. Et comme ce n'est pas
satisfaisant on te proemt le mensogne du ciel, sinon cela ne marche
pas.
L'amour
du prochain est donc une injonction à se rabrouer soi-même pour
prévenir les conflits, provenant d'un délire communiste qui veut faire
vivre ensemble des gens qui auraient plutôt intérêt soit à vivre
séparer par une mer ou une montagne, soit à contractualiser clairement
pour coopérer.
- Le dépassement de la loi par l'Amour. c'est possible uniquement dans le communisme monastique ; là où la nécessaire rigeure et abnégation de soi préviens les conflits en tuant le désir, annihile la liberté
et interdit tout jugement personnel. L'amour évangélique c'est l'amour fraternel
monastique. C'est agapé, l'amour compationnel, la charité, terne et
moribonde. Qui considére honnêtement que les lieux où vivent le plus grand amour sur Terre, ce sont les monastères ?
Au contraire, une société basée sur le contract épicurien/romain,
permet plus de liberté individuelle, et de plaisir tout en permettant
la paix si les acteurs sont fidèles aux pactes et agisent conformément
à la Raison. La plupart des société chrétiennes ont en fait adopté le modèle romain/épicurien plus
perfermant. Donc le dépassement de la loi par l'amour n'est un progrès chez Jésus que parce
que la loi juive est un dogme arbitraire inflexible ; mais si on est rationnel, la
loi/le contrat permet plus de bonheur. Donc la
proposition de Jésus est inférieure à la proposition
romaine/épicurienne.
Ce que les juifs dont Jésus n'ont pas compris et
que le monde entier a compris. Il faut donc areter de nous présenter ces
valeurs arrièréers come un idéal, car aucune chrétien moderne ne les
applique pour lui-même.
- une obsession particulière pour la sexualité et l'adultère. Jésus prône l'interdiction du divorce (Il leur répondit: C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi. Matt 19.8 Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. Marc 10-9), ce qui fut l'une des premières mesures instaurée par le code de Constantin. L'ascétisme et le mépris des plaisirs sensuels n'est pas nouveau. Le christianisme est sur ce point une forme extrême de platonisme (voir le Phédon). Platon se disait aussi né d'une vierge d'après Diogène Laërce.
- condamnation de la pédophilie. Le christianisme a-t-il protégé des enfants d'atteintes sexuelles ? La
pédérastie (relation avec des
adolescents) répandue chez les gréco-romains (mais aussi au Japon) fut
interdite par les chrétiens mais elle doit être différenciée de la
pédophilie (prépubère). Marc Aurèle loue Antonin le pieux pour sa
"sévérité à poursuivre et à punir les amours pour les jeunes gens" pensées I, XVI
En la matière d'abus sexuelle sur
mineure, l'église a peu de leçon à donner. Elle compte encore aujourd'hui au moins 3% de pédocriminels (estimation minimale). En 412, deux ans après le sac de Rome, l'église
obtient une loi stipulant que "Nul qui a abandonné ses enfants ne peut
les réclamer s'ils sont recueillis par l'Église. La signature de
l'évêque est le témoignage nécessaire que l'Église a accueilli
l'enfant". CT 5.9.2 . L'état n'avait-il pas mieux à faire à ce moment là que de protéger la prédation pédophile de l'église !
- Dénonciation de l'abandon des nouveaux-nés. Interdiction
officielle de la pratique en 374. L'exposion des nouveaux-né était une horrible pratique acceptée chez les gréco-romains,
et également pratiquée dans le paganisme scandinave. C'est lié à une
différence de conception du foetus. Pour les juifs, le foetus est déjà
un homme et est sacré dès sa conception. Pour les chrétiens, l'avortement est donc un crime même au stade de l'embryon. Au contrairement, les paeins acceptent l'avortement (sur ce point aussi les musulmans) et pour eux,
le nouveau né a encore le statut du foetus jusqu'à la naissance, et ne
devient un enfant qu'après avoir été reconnu par le père de famille
après donc la naissance. C'est choquant, mais corespond à la nécessité
invoquée même par Sénèque d'euthanasier les maformés (pas d'échograpgie
et donc de diagnostique prenatal à l'époque), et aussi pour les cas
d'infidélité (une contre partie-négative de la non-condamantion de l'adultrère
chez les gréco-romains), et limiter la surpopulation et les famines en
l'absence de contraception (ce sont surtout les pauvres qui abandonnent
leurs enfants qu'ils ne peuvent nourrir).
Les texte d'Epicure montrent un soucis des enfants et les orphelinat construits par Antonin et Mac Aurèle pour
jeune-fille abandonnées (puellae Faustinianae) soulignent un souci de
l'enfance chez les greco-romains les plus éclairés. Il y avait donc un progrès lent amorcé sur cette question. Déjà aussi sous Trajan qui veut leur éviter de tomber en esclavage si ils sont issu de parent libre. Enfin
la question est complexe car pour les paiens, les chrétiens étaient des
criminels justement accusés de sacrifier des enfants, crime issue d'une
supersitition barbare (voir Celse).
Mais donc, je dirais que ce
serait donc finalement ici que l'on trouve l'apport le plus positif du
christianisme à
la morale bien que ce progrès soit donc pour des raisons que nous ne
partageont pas (notre conception nous fait accepter l'avortement
précoce, l'avortement thérapeutique tardfis dans certains cas, mais pas
après la naissance). L'arrêt de l'expostion n'a pas stoppé les abandons
d'enfants encore longtemps très courants dans les classes populaires et
la disparirtion de cette pratique n'est pas l'exclusivité de à Jesus
ni au judéo-chrétianisme. Sous
l'Empire Romain, les Germains élevaient tous leurs enfants,
contrairement aux pratiques romaines. Il y a donc peut-être aussi un
apport positif de la culture nordique sur cette question.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Infanticide#Antiquit%C3%A9
John Boswell – Au bon cœur des inconnus. Les enfants abandonnés de l’Antiquité à la Renaissance.
http://www.fafnir.fr/exposition-des-enfants
L'exposition des petites filles à Rome sous la République et sous le Principat. Annie Allély
https://journals.openedition.org/abpo/3692
L’interdiction de l’avortement dans les premiers siècles de l’Église Bernard Pouderon
https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_2007_num_87_1_1236
https://www.persee.fr/doc/adh_0066-2062_1973_num_1973_1_1169
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27enfance_en_Europe#L'enfance_dans_l'Empire_romain_au_temps_du_paganisme
L'église aujourd'hui et des "philosophes" comme Frédéric Lenoir et Luc Ferry, présentent Jésus comme le père de l'humanisme des Lumières. Cette analyse nous semble complètement fausse.
Déjà Ernest Renan disait: "Les droits de l’homme ne sont en rien une chose chrétienne [...] Ceux qui ont prétendu voir dans le christianisme la doctrine
révolutionnaire des droits de l’homme et dans Jésus un précurseur de
Toussaint Louverture se sont trompés complètement. Le christianisme n’a
inspiré aucun Spartacus ; le vrai chrétien ne se révolte pas." "[les
chrétiens] affectaient les principes du légitimisme le plus absolu.
Dieu donnant la puissance à qui il lui plaît, il faut obéir sans examen
à celui qui la possède officiellement.". "Le principe chrétien : « Il
faut reconnaître celui qui exerce le pouvoir », devait contribuer à
établir le culte du fait accompli, c’est-à-dire le culte de la force.
La politique libérale ne doit rien et ne devra jamais rien au
christianisme. L’idée du gouvernement représentatif est le contraire de
celle que professèrent expressément Jésus, saint Paul, saint Pierre,
Clément Romain."
Ernest Renan. ChapXXXII.
- L'Egalité ?
Pour le juriste romain Ulpien "par droit naturels, tous les hommes
naissent libre et égaux" Digeste, V, I, 36. Capitolin, 11. La
révolution française est réalisé par des anti-chrétiens. L'assemblée de
1789 refuse de reconnaitre le christianisme comme religion de la France.
l'émancipation des femmes ? : Paul: 1 Corinthiens 11 et 14-34/35.
Paul: " les femmes doivent ( ... ) se soumettre en tout
à leur
mari (Eph. 5, 24) (49) ; il ajouta que, lorsqu'elles priaient ou
prophétisaient, elles devaient mettre un voile pour " porter sur la
tête la marque de (leur) dépendance " (I Cor. 11, 10) ; il leur
interdit d'enseigner l'homme (I Tim. 2, 11 ;3, 12), et même de dans les
assemblées (I Cor. 14, 34-35 ; I Tim. 3, 12) : " si elles désirent sur
quelque détail, qu'elles interrogent leur mari à la maison " (I Cor.
14, 35 a). Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une
entière soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de
prendre de l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le
silence. 1 Timothée 2:11
Au contraire, à Romr les filles vont à l'école et sous l'empereur Auguste les femmes romaines qui ont trois
enfants sont libérés de la tutelle de leur père et de leur mari. Au IIe
sicèle le juriste Gaius trouve même cette vieille règle obscolète. Les
femmes peuvent selon lui conduire leurs propres affaires et la tutelle
disparait.
"dans les Institutes, Gaius suggère à son tour les limites de cette institution et son manque d'utilité : « Que les femmes
majeures se trouvent en tutelle, aucune raison de valeur ne semble
l'avoir conseillé ; en effet, celle qu'on allègue en général à savoir
qu'elles sont souvent égarées par leur légèreté d'esprit et qu'il était
équitable de les régir avec l'autorité d'un tuteur, leur semble plus
spécieuse que vraie : en effet, les femmes qui sont majeures traitent
elles-mêmes dans leur propre intérêt leurs affaires et dans certains
cas, c'est seulement pour la forme que le tuteur interpose son autorité
». D'ailleurs, la tutelle finit par disparaître."
La condition de la femme et le mariage à Rome. Michèle DUCOS.
- l'Individualisme qui
fait sortir l'homme du tribalisme et de la loi du groupe se retrouve dans tous les
mouvements que combat Platon: Démocrite, les
sophistes, les cyniques, les cyrénaïques, les épicuriens...
Anne Baudart. Individualisme et cosmopolitisme "Les traits
de l'individualisme se
repèrent pourtant déjà dans le monde antique. Ils se dessinent dans la
démocratie athénienne des Ve - IVe siècles [..] La liberté de
l’individu étant le principe fondamental à respecter, Diogène et ses
disciples s’attachent à dénoncer tous les asservissements".
C'est "l’universalisme juridique et l’aequitas,du droit romain classique est quasi sigillum anti-tribaliste".
"Quant au principe philosophique que l’homme ne doit appartenir qu’à
lui-même, c’est bien plus tard qu’il apparaît comme un dogme social.
Sénèque, Ulpien l’avaient proclamé d’une façon théorique ; Voltaire,
Rousseau et la Révolution française en firent la base de la foi
nouvelle de l’humanité."
Ernest Renan. Marc-Aurèle et la Fin du monde antique. ChapXXXII.
John Scheid
Non l'indivud occidental ne nait pas avec le chrisitianisme. Non Saint Agustin n' a pas écrit la première autobiographie. Avant lui, il y a le païen Libanius (ie du sophiste Libanios ou Sur sa propre fortune) Libanios et l’autobiographie tragique et Flavius Joseph (autobiographie) même avant Quatre styles d’autobiographie au iie siècle après J.-C Aelius Aristide, Lucien, Marc, Aurèle, Galien
- l'Universalisme introduit par Paul de Tarse est révolutionnaire
pour un juif, mais Paul était citoyen romain et c'est donc de Rome que lui vient l'idée d'universel. Ce n'est pas original non
plus pour les philosophes grecs cosmopolites, ni même les romains plus
conservateurs qui l'avait déjà en partie réalisé à travers leur Empire.
"Ma cité et ma patrie,
en tant qu'Antonin, c'est Rome ; en tant qu'homme, l'univers" "Il n'y
a, en effet, qu'un seul monde qui embrasse tout, qu'un seul Dieu
répandu partout, qu'une seule substance, une seule loi, une seule
raison commune à tous les êtres intelligents ; une aussi est la vérité,
puisque la perfection pour les êtres de même nature et participants de
la même raison, est une aussi" Marc-Aurèle
Xenophilie / immigrationisme. Jésus: "j’étais étranger, et vous m’avez recueilli" Matthieu 25.35. Les causes du succès du christianisme selon l'Empereur Julien à Aesacius "ne considérons-nous pas que ce qui a propagé surtout une religion impie, c'est l'humanité envers les étrangers, les soins rendus aux morts, la sainteté apparente de la vie"
- la Liberté ? L'idée de
liberté/libre-arbitre était déjà chez les stoïciens où l'âme n'est pas liée au destin mais a son propre mouvement. Idem, chez Epicure (le clinamen).
Jésus ne parle pas de liberté dans les trois
synoptiques et il parle seulement une fois de devenir libre (Jean 8-36)
en opposition à ceux qui sont esclaves du péché. La liberté de Jésus a
donc seulement un sens selon la morale religieuse, mais ce n'est pas la
liberté au
sens humaniste c'est-à-dire l'autonomie de l'individu. Le disciple de Jésus ne place plus sa confiance en lui-même (2 Corinthiens 1-19. le disicple doit " renonce à lui-même").
C'est donc un être qui a aboli sa liberté. Il a troqué l'autonomie de
sa raison contre les promesses de la foi. Il est entré dans sa minorité
(Kant. Qu'est-ce que les Lumières?).
De plus, Jésus croit à la prédestination de la grâce (accordée ou non
par Dieu) qui est incompatible avec une pleine liberté: "nul ne peut venir à moi si cela ne lui a été donné par le
Père" Jean 6-65 "ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent." Actes 13-48 "Car
c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et
cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les
œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage,
ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a
préparées d’avance, afin que nous les pratiquions." Éphésiens 2:8 "choisis d'avance par Dieu" Actes 10.40. Qu'as-tu que tu n'aies reçu? 1 Corinthiens 4.7 Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela. Jacques
Pour Jésus, l'histoire est le plan préétabli par Dieu (dans lequel la liberté est impossible). Jésus
répond à Pilate "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné
d'en haut." Jean 19-11. "Le
Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui" Marc 14-21 "Je vous ai tout annoncé d'avance"
Marc 13-23 et Matt 24-25 (Idem pour les furturs pensées de St Pierre et
Judas. Jésus sait tout d'avance Matt 26.21-23 et 26.34).tout cela est
arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis.Matt 26.56.
Fanatisme
similaire chez les Esseniens: "A cette époque, il y avait parmi les
Juifs trois sectes qui professaient chacune une doctrine différente sur
les affaires humaines : l'une était celle des Pharisiens, l'autre celle
des Sadducéens, la troisième celle des Esséniens. Les Pharisiens disent
que certaines choses, mais non pas toutes, sont fixées par le destin et
que l'accomplissement ou le non accomplissement de certaines autres
dépend de notre propre volonté. Les Esséniens déclarent que le destin
est maître de tout et que rien n'arrive aux hommes qui n'ait été
décrété par lui. Les Sadducéens mettent de côté le destin, estimant
qu'il n'existe pas et qu'il ne joue aucun rôle dans les affaires
humaines, que tout dépend de nous-mêmes, en sorte que nous sommes la
cause du bien qui nous arrive, et que, pour les maux, notre seule
imprudence nous les attire." "Les Esséniens ont pour croyance de
laisser tout entre les mains de Dieu ; ils considèrent l'âme comme
immortelle et estiment qu'il faut lutter sans relâche pour atteindre
les fruits de la justice."
Flavius Joseph, Antiquités judaïques, XIII
Le moine breton Pelage (1000 ans avant Erasme)
avait rejeté le rôle de la grâce et le péché originel pour rétablir la
liberté, mais Augustin défendit l'orthodoxie paulienne et minimisa le rôle de
la liberté pour réaffirmer
la primauté de la grâce. "Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux" Confessions, X. Fatalisme chrétien:
"Ne craignons pas que les actes que nous produisons volontairement ne
soient pas des actes volontaires ; car ces actes, Dieu les a prévus, et
sa prescience est infaillible." citée de dieu, V, IX "Cessons donc d’appréhender cette nécessité tant redoutée des stoïciens
, et qui leur a fait distinguer deux sortes de causes : les unes qu’ils
soumettent à la nécessité, les autres qu’ils en affranchissent, et
parmi lesquelles ils placent la volonté humaine, étant persuadés
qu’elle cesse d’être libre du moment qu’on la soumet à la nécessité."
citée de dieu, V, X
On retrouve ce débat à la renaissance entre
Erasme et Luther (voir le traité du serf-arbitre inspiré de St
Augustin). D'autres théologiens iront encore plus loin en rejetant
pratiquement tout rôle à la liberté (Calvin, les jansénistes...).
Pour Saint Augustin, Adam a été conçu libre mais depuis l'homme a perdu
sa liberté à cause du péché originel, et ne le retrouve en Jésus que par le moyen de la grâce. discussion sur KTOV
Renan "Aucune
grande pensée morale ne pouvait sortir de races abaissées par un
despotisme séculaire et accoutumées à des institutions qui enlevaient
presque tout exercice à la liberté des individus."
-
l'Humanisme ? Pour éviter la confusion, il faut distinguer l'humanisme
historique, l'humanisme philosophique et l'humanisme morale. D'après les définitions du dictionnaire Robert, l'humanisme est:
- en philosophie est la "doctrine
qui place la personne humaine et son épanouissement au-dessus de toutes
les autres valeurs."
- Historiquement c'est le "mouvement de la
Renaissance, caractérisé par un effort pour relever la dignité de
l'esprit humain et le mettre en valeur, et un retour aux sources
gréco-latines."
- Moralement "c'est la doctrine qui apporte au souci de l'autre et de sa condition".
N'est pas humaniste au sens philosophique une doctrine qui stipule que:
- dieu gouverne tout / pas de liberté. jésus
est un théoligien - dieu omniscient il connait les pensées de pierre de
judas. dieu controle tout (comme le qadar des musulmans).
- mépris du bonheur terrestre et du plaisir des sens
- communisme: pas de liberté d'entreprendre, de créer, de posséder.
- infériorisation de la femme, esclavage, torture...
- destruction de la raison, de l'intelligence, abnégation de soi. Le disciple de Jésus renonce au penser par soi-même
des humanistes et à l'épanouissement de son bonheur Terrestre qu'il
troque contre le réconfort de la croyance. La foi abrahamique promue
par Jésus-Christ est donc bien antihumaniste.
Une partie de la confusion autour de l'humanisme chrétien vient du fait que sous l'influence du christianisme l'humanisme signifie désormais aussi compassion/charité.
Le chrétien a un plus grand souci pour le pauvre, le souffrant, l'autre
en général, mais dans un sens extrême qui participe à l'inversion des valeurs.
- le Concept de Droit Humain. On croit que l'attention à la personne humaine, à la diginité humaine est un prolongement de la logique de charité chrétienne. On trouve toutefois des précurseurs au droits de l'homme hors du christianisme. Le cylindre de Cyrus
montre que le concept de droits de l'homme existait déjà en Perse. A
Rome, la loi des Douze tables fixe l'égalité des citoyens devant la
loi. En afrique, la charte du Manden.
L'Occident a produit des droits de l'homme plus
aboutis au XVIIIe siècle pas particulièrement parce que l'Occident était
chrétien, mais d'abord parce que l'Occident était la civilisation la
plus avancée à ce moment là.
- la Laïcité ? la séparation du spirituel et du temporel ? Jésus dit à Pierre "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église [...] ce que tu
lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur
la terre sera délié dans les cieux" Mat 14-18. En
transférant à ses apôtres et leurs successeurs le pouvoir de juger du
bien et du mal et d'absoudre ou non les péchés, Jésus ouvre la voie au
théologico-politique.
On nous oppose souvent le "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" mais qui n'a
rien à voir avec la laïcité quand on le lit sans son contexte. Jésus est soumis à une question
piège: "est-il
permis, ou non, de payer le tribut à César?" si Jésus répond oui, il
sera considéré comme un traite aux yeux des Juifs, et s'il répond non il pourra être dénoncé
comme rebelle aux romains. Jésus sort du piège en exprimant un mépris des romains tout en consentant à leur impôt.
"proclamer
que l’homme parfait paye l’impôt par dédain et sans discuter, c’était
détruire la république à la façon ancienne et favoriser toutes les
tyrannies. Le christianisme, en ce sens, a beaucoup contribué à
affaiblir le sentiment des devoirs du citoyen et à livrer le monde au
pouvoir absolu des faits accomplis." Renan
- Jésus précurseur de la liberté de conscience religieuse ? de la tolérance religieuse ? la
liberté d'expression et de conscience et d'expression religieuse
existait chez presque
tous les païens polythéistes. Seul la participation aux cérémonies,
mais pas la foi était requise (religion civile). Au contraire pour
Jésus,
"quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple" Actes 3-23. "Qui n'est pas avec moi est contre moi" Matt 12-30. "Jésus
se mit alors à leur dire: Prenez garde que personne ne vous séduise.
Car plusieurs viendront sous mon nom, disant; C'est moi. Et ils
séduiront beaucoup de gens. [..] "Si quelqu'un vous dit alors: "Le
Christ est ici", ou: "Il est là", ne le croyez pas. Car il s'élèvera de
faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges et des
miracles pour séduire les élus, s'il était possible." Marc 13-5 et 13-21 "Gardez-vous des faux prophètes" Matt 7-15
"Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de
grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était
possible, même les élus" Matt 24-24. “Vous n’avez qu’un seul Maître : le Christ” Matt 23-10 « Nul ne vient au Père que par moi » Jean 14:6. "ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie Luc 14-23 (compelle intrare de saint Augustin).
Ceux qui ne sont pas baptisés (n’étant pas chrétiens) seront tous
damnés, même les petits enfants morts avant d’avoir pu l’être (d'où les Mormons). Voilà
qui, selon Augustin, est parfaitement juste. « contrains-les d’entrer » (compelle intrare) Augustin, lettre 93.
- l'émancipation par le travail ? Luc
Ferry voit dans la parabole des talents et la parabole des mines (Luc
19-11/27) une promotion nouvelle de la valeur travail. Or, dans
cette parabole il nous est dit que Jésus "prends ce [qu'il] n'a pas déposé" (effectivement aussi l'ânon en Marc 11-1/6) et "moissonne ce [qu'il] n'a pas semé".
De plus, il demande surtout à ses disciples d'utiliser le prêt à
intérêt (une parabole). Hors être rentier, ce n'est pas travailler mais faire
travailler les autres ! Là encore, rien de neuf avec l'aristocratie gréco-romaine.
Enfin, ailleurs, Jésus s'oppose au travail et s'en remet à la providence: "Considérez
les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni
grenier; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les
oiseaux!" Luc 12-24 "Il
leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et
sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose? Ils répondirent: De
rien." Luc 22-35. (aussi Matt 6-32). "Et
au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci? Observez
comment poussent les lis des champs: ils ne travaillent pas, ils ne
filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire,
n’était pas habillé comme l’un d’eux. Si Dieu habille ainsi l’herbe des
champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne
fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi?" Matt 6-28
Pourtant Jésus dit "Je suis ému de compassion pour cette foule; car voilà trois jours qu'ils sont près de moi, et ils n'ont rien à manger" Marc 8.2
Jésus ne défend pas la valeur travail, il
promeut les conversion et abolit le travail par la foi dans la
provience en dieu qui va suppléer au travail (d'où le miracle de la
mutiplication des pains).
Marc Aurèle loue Antonin le pieux pour lui avoir transmis
"la passion du travail" pensées, I, XVI
Au contraire, Rutilius Namatius et Tacite (histoire, V) dénoncent la paresse des juifs.
Voir aussi Renan. ChapXXXII et notre page sur la chute de rome.
- L'Art / les Fêtes.
Les premiers chrétiens étaient iconoclastes comme les Juifs (Concile
d'Elvire en 306 interdit l'utilisation d'images dans les églises).
L'art chrétien est du paganisme réintégré après Constantin.
"Une
foule d’arts et de métiers, dont la profession entraînait des rapports
avec l’idolâtrie, étaient interdits aux chrétiens. La sculpture et la
peinture, en particulier, devenaient presque sans objet ; on les
traitait comme des ennemies. Là est l’explication d’un des faits les
plus singuliers de l’histoire, je veux dire de la disparition de la
sculpture dans la première moitié du iiie siècle. Ce que le
christianisme tua d’abord dans la civilisation antique, ce fut l’art." Ernest Renan. ChapXXXII.
Tertullien
reprochait aux chrétiens d’Afrique du Nord (romanisée à l’époque) de se
conduire comme des païens qui accrochaient de la verdure à leur porte
et multipliaient les chandelles à l’époque de Noël !
Idem pour d'autres valeurs des Lumières faussement attribuées au Christ. Jésus n'est aucunement l'inventeur de l'humanisme des Lumières comme beaucoup veulent nous faire croire aujourd'hui. D'une manière générale les germes de l'humanisme des Lumières se trouve bien plus dans le courant matérialiste athée initié par Démocrite et prolongé par les sophistes et l'épicurisme que dans le platonisme d'où est issu le christianisme.
"Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d'autrui." 1 Corinthiens 10.24. "quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple" Luc 14-33 "Prêtez sans rien espérer" Luc 6-35 "Si
quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui
encore ton manteau... Donne à celui qui te demande, et ne te détourne
pas de celui qui veut emprunter de toi." Matt 5-40/42.
L'abnégation de soi: "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même" Luc 9-23 "ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais la placer en Dieu" 2 Corinthiens 1-19 "ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes" 1 Corinthiens 5-15. Pour Pascal: “Le moi est haïssable".
le pacifisme suicidaire chrétien n'est pas sans rappeler les religions asiatiques de la non-violence, et de
l'amour compassionnel et universel (jainisme, bouddhisme...). Les juifs esséniens avait
subi ce type d'influence.
Jésus prétend donc dépasser la morale classique par des principes plus exigeants. Cela peut impressionner et a suscité la fascination. Mais tout cela pose de nombreux problèmes. Cette surenchère poussée jusqu'à l'extrême est-elle vraiment plus morale ?
Le
but fondamental de la morale est de permettre l'organisation de la vie sociale
sur Terre d'une manière qui respecte équitablement les chances de chacun au bonheur. En détruisant
le soi-en-ce monde et l'idéal de bonheur sur Terre, le christianisme détruit pas la même le but et l'objet même de
la morale. Sans un soi moteur, il n'y a plus non plus de point d'appui pour juger, et sans jugement il n'y a plus de moralité. Comme
la morale de Jésus nie l'objet et les moyens de la morale, cette doctrine
n'est pas une morale plus profonde, mais c'est simplement un extrémisme qui aboutit à des contradictions et des absurdités.
-> En
quoi mon intérêt réalisé par un autre pourrait-il être morale alors que
ce même intérêt servit par soi-même serait immoral ? Il n'y a rien
d'immoral à se servir soi-même, d'autant plus quand sa cause est juste.
De plus, d'un point de vue pratique, chacun est mieux placé
pour comprendre ses désirs que ceux des autres qui sont souvent
différents. Donc un autre n'est pas forcément à même de bien me servir.
Le christianisme amène à des relations humaines dysfonctionnelles.
-> S'oublier soi-même est impossible dans la pratique, d'ailleurs comme nous allons le voir plus bas les chrétiens qui se
rêvent au paradis se sont en fait très peu oubliés eux-mêmes. Ils demandent en fait seulement de
s'oublier dans ce monde qu'ils méprisent (en échange de la promesse du paradis) mais
donc ils ne se sont pas oubliés !
La critique d'Ayn Rand.
Wallace:
Christ, every important moral leader in man's history, has taught us
that we should love one another. Why then is this kind of love in your
mind immoral?
Rand:
It is immoral if it is a love placed above oneself. It is more than
immoral, it's impossible. Because when you are asked to love everybody
indiscriminately. That is to love people without any standard. To love
them regardless of whether they have any value or virtue, you are asked
to love nobody.
Ayn Rand (1959). "The Mike Wallace Interview of Ayn Rand"
-> Aimer son ennemi est
une contradiction dans les termes. Ce serait comme vouloir détester son
amour. Absurde ! Cela n'a juste pas de sens. On peut certes faire
l'effort de tolérer, de se réconcilier voir même après de pardonner à son ancien ennemi,
mais si on l'aime c'est juste que ce n'est plus son ennemi !
Dans la pratique, le pacifisme extrême de Jésus est inapplicable ou suicidaire quand il est
appliqué. Tendre la
joue gauche et aimer
ses ennemis pendant qu'ils vous persécutent, n'opposer aucune résistance face à l'injustice en attendant l'action de la providence (Romains 12-19), peut au mieux faire naitre un sentiment de culpabilité chez un oppresseur doté d'une forte conscience morale (Gandhi), mais pratiquer ce pacifisme naïf est inefficace contre des barbares convaincus par une idéologie de destruction (Hitler).
Beaucoup reconnaissent que l'amour
chrétien n'est pas toujours praticable dans la réalité, mais conservent
une fascination pour cette utopie qui leur parait un idéal magnifique
même s'il est inatteignable. De la même façon, le communisme continue de fasciner une partie de ceux qui y ont renoncé.
Au contraire selon loi l'antihumanisme structurel de ces doctrines (que l'on interprète faussement comme un humanisme)
les rends fondamentalement méprisables (à propos de "l'antihumanisme théorique" du marxisme voir l'analyse d'Althusser). Je vais montrer ici que loin
d'être une simple utopie irréalisable, la morale chrétienne est une
dangereuse perversion dont les fondements conduisent en fait à
l'immoralité. Pour comprendre cela,
il nous faut pénétrer plus profondément la structuration psychologique
des sentiments moraux chrétiens.
Culpabilisation judéo-chrétienne. Toute cette surenchère dans l'application de la règle d'or vient
d'un désir religieux
d'élever la moralité qui provient lui-même d'un sentiment de
culpabilité décuplé par les malheurs des juifs qui ont été interprétés
par leurs
théologiens comme une perte de faveur divine. Ils recherchent donc à
calmer le courroux de leur dieu vengeur par une plus haute exigence
morale et un raffermissement de la foi
pour enfin
obtenir le pardon et échapper
à l'enfer. Jésus a en effet une conception théologique du monde. Il
voit dans les maladies, les infirmités des condamations pour des péchés
(Marc 2-5/12).
Pour Paul de Tarse, "Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette
loi. Pourquoi ? Parce qu'Israël l'a cherchée non par la foi, mais par
les œuvres." Romains 9-31
Renan
"Il lui fallut un renouvellement complet, une révolution prenant la
terre à ses racines et l’ébranlant de fond en comble, pour satisfaire
l’énorme besoin de vengeance qu’excitaient chez lui le sentiment de sa
supériorité et la vue de ses humiliations" "Jamais Israël n’avait été
plus fidèle à la Loi, et pourtant on avait subi l’atroce persécution
d’Antiochus"
La
culpabilité est ainsi au cœur de la psychologie chrétienne primitive. La préoccupation
principale du chrétien de l'antiquité est d'expier ses fautes pour
gagner son paradis. Etablir la justice sur
Terre
ne fait pas parti de ses objectifs, d'autant qu'il croit que la fin du monde est proche, ce qui explique les
propos surprenants de Jésus sur l'esclavage, la guerre, les pauvres, l'hygiène...
relevés plus haut sur cette page. Pour le bonheur, Jésus s'en remet
totalement à la vie future:
Jésus et la haine du monde: "Je ne prie pas pour le monde" Jean 17-9 "Je ne suis pas du monde" Jean 17-14 "Mon royaume n'est pas de ce monde" Jean 18-36. Paul conclut donc "Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes" 1 Corinthiens 15-19. "Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais" Galates 1-4 ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu Jacques 4:4. N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui 1 jean 2:15
Le but de la foi est d'être délivré de l'emprise du "prince du monde" (expression désignant le diable), afin d'éviter d'être "condamnés avec le monde" 1 Corinthiens 11.32
Ainsi si l'esprit de certains préceptes
évangéliques rejoignent la morale gréco-romaine ou tout simplement la morale universelle
et s'accordent aujourd'hui avec les objectifs de l'humanisme des
Lumières, la morale de Jésus ne permet pas d'instaurer le progrès et la
justice sur Terre. Jésus abandonne totalement ce combat. Déconnecté du monde réel, Jésus réclame une soumission totale à ses disciples et interdit
aux
hommes de juger, de combattre, de résister. La seule action dans ce
monde est de prêcher "la foi" pour être sauvé dans l'autre monde.
"Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés" Matt 7-1 Luc 6-37 "ne condamnez point" Luc 6-37. "Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu" Romains 12-19
Le
pacifisme naïf des premiers chrétiens provient en fait d'un abandon du jugement moral de l'homme
à Dieu (Matt 7-1) et donc un abandon du monde au diable. Pour
Jésus ce n'est pas à toi humain de juger
mais Dieu seul à ce droit (l'épisode de la femme adultère que personne ne peut juger entre également dans cette logique). Tu n'as pas à te défendre, car ce serait
faire le mal et donc perdre ton paradis. Tu dois subir et te concentrer sur
ton seul bien moral personnel pour gagner ton
paradis, au mépris des conséquences terrestres.
La morale oublie les conséquences terrestres et devient seulement limitée à l'intention. On trouve une doctrine similaire chez Kant
qui réduit également la morale à l'intention, ce qui mène à des
aberrations dans des cas concrets montrés par Benjamin Constant (à propos du droit de mentir).
Critique païenne du monachisme.
"Je
me détourne avec douleur de ces rochers qui me rappellent un malheur
trop récent ; c'est là qu'un infortuné est venu se séparer de la
société pour s'ensevelir tout vivant. C'était un de mes amis, jeune,
d'une noble famille ; sa fortune, l'union qu'il avait contractée,
répondaient à sa naissance : poussé par les furies, il abandonna les
dieux et les hommes, et la superstition lui fait aimer l'exil dans une
honteuse retraite. Le malheureux : il se figure que les souillures du
corps sont agréables au ciel ; et il se soumet à des tortures que ne
lui infligeraient point les dieux offensés. Oui, je le demande, cette
secte n'est-elle pas plus funeste que les poisons de Circé ? Ils
n'avaient d'action que sur le corps, tandis qu'elle métamorphose les
âmes.
"Toute l’île, dit un ingénieux voyageur de ce siècle, est remplie ou
plutôt souillée par des hommes qui fuient la clarté du jour. Ils
prennent le nom de moines ou de solitaires, parce qu’ils vivent seuls
et ne veulent point de témoins de leurs actions. Ils rejettent les
richesses dans la crainte de les perdre, et pour éviter de devenir
malheureux, ils se livrent volontairement à la misère. Quel comble
d’extravagance et d’absurdité, de craindre les maux de cette vie sans
savoir en goûter les jouissances ! Ou cette humeur mélancolique est
l’effet d’une maladie, ou les remords de leurs crimes obligent ces
malheureux à exercer sur eux-mêmes les châtimens que la main de la
justice inflige aux esclaves fugitifs" Rutilius.
Belle analyse païenne qui voit dans le christianisme un délire
de culpabilité qui amène à l'autodestruction. La malfaisance des restes
de cette idéologie est encore visible chaque jour.
La Condamnation de cette Morale
L'égoïsme chrétien ! Nous voyons que la morale chrétienne (ou kantienne) est finalement un égoïsme pour obtenir son petit salut personnel (dans la fable de l'au-delà) au mépris de ses devoirs envers le
monde réel. C'est le salut de son âme et la menace superstitieuse de l'enfer qui obsède le
chrétien quitte à oublier l'ordre du monde et la vie sur Terre. Comme
mourir pour Christ offre la certitude du paradis (Luc 9-23 et Marc
8-35), ceci explique la
course fanatique des martyrs chez les premiers chrétiens (voir ci-dessus).
Ainsi au courage héroïque des gréco-romains pour maintenir l'harmonie du cosmos se substitue la détestation chrétienne du monde, qui est une des facettes de l'inversion des valeurs.
Une morale apocalyptique !
On ne peut pas dissocier la morale de Jésus de sa
croyance millénariste en l'apocalypse prochaine. Sa morale est incompatible
avec notre
survie, ni celle de la société, et Jésus en est en fait parfaitement conscient !
Il sait que les disciples qui se convertissent à sa doctrine vont hâter leur
mort. Aussi, je ne suis pas du tout convaincu par Jésus et sa morale. La surenchère suicidaire de Jésus
n'est donc en rien plus morale que l'ancienne morale païenne. En fait, elle l'est bien
plutôt moins ! Le toujours plus chrétien est en fait moins.
Se sacrifier volontairement en héro existait
largement dans
la morale païenne mais comme geste héroïque venant de soi (très loin donc de
l'égoïsme vulgaire) ; pas comme volonté de se détruire soi et
le monde qui sous cette forme chrétienne ne rend le sacrifice
aucunement morale, car inutile. Marc-Aurèle dit à propos de la mort "le fait d'être prêt doit parvenir d'un jugement propre et non, comme chez les chrétiens, d'une pure obstination"
Stoïciens contre Chrétiens: une morale de l'action conséquente contre une simple morale de l'intention. Une fois que l'on a compris l'état d'esprit des chrétiens de l'antiquité, on
comprend mieux pourquoi les stoïciens, qui bien que présentant des points de compatibilité importants avec la morale
chrétienne, ont cependant été révulsés par le
christianisme et l'ont combattu, dénoncé et même condamné (Marc-Aurèle, Rusticus contre Justin). Les stoïciens étaient préoccupés par l'harmonie du monde et de la
cité et ne pouvaient, avec raison, accepter la morale chrétienne, qui a conduit à la chute de Rome.
"Ce
n'est pas dans ce qu'il éprouve mais dans ce qu'il accomplit que se
trouvent le bien et le mal d'un être raisonnable et social, tout comme
la vertu et le vice ne sont pas pour lui dans ce qu'il subit mais dans
ce qu'il accomplit." Marc-Aurèle
Marc-Aurèle se voue à une vie difficile et consent à de multiples sacrifices personnels pour maintenir l'harmonie durement conquise du monde civilisé, sans escompter
aucune récompense post-mortem pour ses services: "Rappelle-toi
aussi par où tu as passé et ce qu'il t'a été possible d'endurer ; que
l'histoire de ta vie est désormais finie, et ta mission remplie ;
combien de beaux exemples tu as montrés ; combien de plaisirs et de
douleurs tu as supportés ; combien d'honneurs tu as négligés ; envers
combien d'ingrats tu as été bienveillant". Voilà pourquoi, la
moralité héroïque d'un sage antique surclasse selon moi sans mesure celles de
tous les martyrs et saint chrétiens uniquement préoccupés par leur petit salut personnel au paradis.
Le
salut personnel nécessite le courage héroïque de s'infliger à soi même
des efforts pour se discipliner et le salut du monde et de la
civilisation nécessite l'intelligence d'infliger parfois de la
souffrance aux autres quand c'est parfois nécessaire. Sans cela aucun
commandement militaire, aucune justice, aucune entreprise héroique ne
peut fonctionner ou exister.
"la
patrie du Chrétien n’est pas de ce monde. Il fait son devoir, il est
vrai, mais il le fait avec une profonde indifférence sur le bon ou
mauvais succès de ses soins. Pourvu qu’il n’ait rien à se reprocher,
peu lui importe que tout aille bien ou mal ici bas." "Le Christianisme
ne prêche que servitude & dépendance. Son esprit est trop favorable
à la tirannie pour qu’elle n’en profite pas toujours. Les vrais
Chrétiens sont faits pour être esclaves ; ils le savent & ne s’en
émeuvent gueres ; cette courte vie a trop peu de prix à leurs yeux."
Rousseau, contrat social, IV, VIII.
culpabilisation de l'intention au détriement des résutlats de l'action. l'enfer terreste est constuirt par les bonnes intentions chrétiennes.le
souspson journalisiite d'une possible impureté dans l'intention fait
pression pour imposer des politiques chimère décoonectés des
réalités et aux conséuqence catastrophiques. Voilà, la perversion
en permanence produite par la morale chrétienne dans toute sa
splendeur. L'optimum réaliste systématiquement remplacé par une chimère
complètement contre-productive et néfaste. la vraie morale c'est de rendre le monde meilleur. si c'est le détuire oue lrednre moins bon ce n'est pas morale. certes
me direz ce n'est pas l' intention du chrétien! mais c'est le résultat!
sortez de la morale de l'intention pour jugez le chrétie nselon une
morlae pragamatique de l'action !
L'immoralité de la doctrine de la grâce par la foi. La
déconnexion du chrétien avec le monde réel est encore accentuée par la
théorie du pardon accordée pour la foi seule indépendamment des œuvres réalisées.
"l’homme est déclaré juste par la foi,
indépendamment des œuvres de la loi" Romains 3.28 "[Dieu a] dit à
Moïse: Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, et j'aurai compassion
de qui je veux avoir compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de la
volonté ni des efforts de l’homme, mais de Dieu qui fait grâce." 9-15/16 "Or, si c'est par grâce, ce n'est plus
par les œuvres" 11-6
Jésus
accorde son pardon (la grâce du Père) à tous ceux qui croient en lui (ceux qui ont la foi en Dieu: Luc7-44) indépendamment de leur vertu (ou des oeuvres) ! Pour un gréco-romain, le pardon chrétien est donc complètement immoral !
La
vieille fable qui veut que les méchants vont en enfer et les bons au
paradis est morale. Par contre la théorie du salut par la foi des
judéo-chrétiens est immorale. C'est un abus produit par la tyrannie des
prêtres qui s'accaparent ainsi le pouvoir politico-judiciaire et réclament une obéissance aveugle à leur principe.
L'opposition entre païens et judéo-chrétiens ne porte donc pas sur la moralité en soi mais sur la foi/l'obéissance. De même, l'opposition débat entre la morale humaniste et la morale kantienne ne porte pas non plus sur la morale mais sur l'obéissance aveugle et iraisonnée à la loi. C'est l'obéissance aveugle (la défaite de la raison) que réclament les théologiens/kantiens ce qui leur donne tout pouvoir en échange de promesses imaginaires.
«
Sans la foi, dit Ambroise, les vertus ne sont que des feuilles que le
vent agite, parce qu'elles n'ont pas de fondement. Que de païens sont
sobres et miséricordieux ! Mais n'ayant pas la foi, ils ne portent pas
de fruits » « Combien de gentils, s'écrie Augustin , nourrissent ceux
qui ont faim , vêtissent ceux qui sont nus, reçoivent les voyageurs,
visitent les malades, consolent les prisonniers ! Beaucoup font toutes
ces oeuvres de miséricorde. Et cependant ils ne seront pas sauvés, ils
ne seront pas élus , ils seront perdus , anéantis » ( ) .
Ambros., in Psalm . I , 41 ( T. I , p. 757) . ) Augustin ., Enarrat. in Psalm . 33 , § 7.
Idem chez Maimonide dénoncé par Spinoza: "C’est là
justement le contraire du sentiment des Juifs : ils prétendent que les
croyances vraies et la vraie règle de conduite ne servent de rien à la
béatitude, tant que les hommes ne sont éclairés que de la lumière
naturelle et ne connaissent pas la loi révélée à Moïse. Voici les
propres paroles de Maimonides, qui ose professer ouvertement cette
doctrine (Rois, chap. VIII, loi 11) : " Quiconque reçoit les sept
commandements et les exécute avec zèle doit être compté parmi les pieux
des nations et les héritiers du monde à venir ; à condition toutefois
qu’il reçoive et pratique ces commandements, parce que Dieu les a
donnés dans sa loi et nous les a révélés par l’organe de Moïse, après
les avoir déjà prescrits aux fils de Noé ; mais s’il ne pratique les
commandements de Dieu que par l’inspiration de la raison, ce n’est plus
un habitant du céleste royaume, ce n’est plus un des pieux ni un des
savants des nations. "
Spinoza, Traité théologico-politique, V.
La morale théologique de Jésus n'est pas une morale humaniste. Deux conceptions de la morale s'opposent. La tradition humaniste basée sur le développement de l'amour de soi (Démocrite,
Marc-Aurèle, Spinoza) ou la conception opposée basée sur l'abnégation de soi (Jésus, Kant). La morale théologique (de l'oubli de soi) s'oppose à la morale humaniste (du souci de soi).
Contre la logique épicuro-spinoziste de la coopération de la morale et
du plaisir, la morale de Jésus reste dans l'opposition raison-passion propre aux théologiens. Jésus est dans la logique de la morale vécue comme une contrainte envers soi. Etre morale c'est cesser d'obéir à ses désirs. Kant fait même du plaisir une
objection à la moralité. Selon lui n'est moral qu'obéir à un commandement qui s'impose à moi et m'humilie. Pour
être morale, il faut renoncer à soi, à ses désirs, ses succès et ses possessions terrestres et se soumettre à la loi et s'abandonner dans la foi (la morale de Jésus).
Concevoir la morale comme une soumission à une autorité extérieure amène à demander plus d'effort et de constriction du
soi. La morale est vécue comme ce qui fait obstacle au soi
et on croit que plus on réprime le soi plus on est morale. En poussant cette logique à l'extrême, l'être le plus
morale est celui qui s'abandonne complètement lui même. On arrive à la morale de
Jésus qui nous demande de tout abandonner.
L'humilité contre l'amour de soi. La
morale extrême de
Jésus apparait plus morale à beaucoup car elle demande encore plus de
sacrifice de soi. Cela renvoi au réflexe intuitif d'exiger des autres
qu'ils se limitent lorsqu'ils dépassent les bornes. Mais
le sacrifice de soi n'est pas un bon critère de moralité ! Les
terroristes kamikazes ne sont pas moraux. Ce sont juste des fanatiques.
Un bien meilleur
critère de moralité est la capacité
du soi à aimer des idéaux moraux et à effectivement avoir le courage et
la
volonté conséquente d'être soi-même une force qui les réalise dans ce
monde. Par exemple, l'humanitaire ou l'écologiste défend des idéaux
moraux et sociaux par simple élévation de son niveau de conscience et
ainsi de ses désirs, et pas d'abord dans un logique sacrificielle du
soi. Il est heureux de participer à un bel idéal.
Mais
enfermé
dans leur logique de soumission du soi, les théologiens dénoncent cette élévation du soi comme un simple produit
de l'orgeuil qui se contemple lui même (Malebranche contre Sénèque). Effectivement
le coeur de notre désaccord est là ! L'amour de soi est la source du
bien pour les païens alors qu'il est toujours mauvais pour les
chrétiens. Tout plaisir même fortement
intériorisé comme un idéal de la conscience n'est pas morale pour Kant. Au contraire pour Marc-Aurèle c'est Kant qui est immoral: "si tu fais le bien simplement par devoir, tu ne fais pas encore ce bien comme à toi-même".
Ainsi,
le terme "amour" est ambigu chez Jésus, et sert aujourd'hui à tordre la
doctrine en un sens humaniste trompeur. En vérité, l'amour promu par Jésus c'est
l'amour compassionnel, autrement la contagion de la souffrance et non sa résolution ! Pour Jésus, l'amour signifie l'humble soumission (à l'autorité de Dieu) et non le développement de la puissance du soi (et de sa vertu). Ce n'est pas un développement du soi mais un
renoncement à soi. Ainsi, il
n'y a pas de véritable amour du bien émanant de soi chez Jésus (c'est une soumission du soi), et pas de
réalisation effective du bien en ce monde (c'est un suicide collectif).
Devant l'échec de sa morale, incapable de créer la
concorde, Jésus en est réduit à s'énerver, à invectiver et à menacer...
Echec de la morale chrétienne.
Devait-on comprendre que la naïveté de Jésus venait d'une
confiance infinie en la bonté
cachée de l'homme qui serait révélée grâce à l'amour
chrétien et qui pouvait guérir le monde des excès de l'égoïsme et de la violence
? Encore une fois, ce genre de réinterprétion humaniste tardive du
message de
Jésus amène à des incohérences frontales avec ses propres paroles,
ceux des premiers chrétiens et de cette théologie ainsi qu'illustré au début de cette "page noire".
Pour le christianisme, le fond de l'homme n'est pas bon mais corrompu par le mal dès la naissance: c'est la thèse du péché originel (ou du mal radical chez Kant). De plus, le perfectionnement de soi et
du monde est incompatible avec sa doctrine de l'oubli de soi et le mépris du monde. La foi en Jésus n'est pas le développement d'une conscience morale
supérieure (comme
dans le stoïcisme) mais une soumission et une abnégation de soi qui
au final rend l'homme stupide et abrège sa vie. Le
christianisme n'a pas dépassé la sagesse païenne. Il lui est très inférieur.
Le contre exemple de l'humanisme stoïcien: Marc-aurèle l'antidote contre Jésus. Au contraire de Jésus, pour le stoïcien Marc-Aurèle, la sagesse ne se fonde pas sur un
antihumanisme :
« il m'est bien
permis de délibérer sur moi-même et il est de mon droit de rechercher
quel est mon intérêt » et il rappelle que « chaque homme, [...] s'aimant de préférence à
tous... » Pensées pour moi-même
la morale se fonde sur un perfectionnement du soi à travers le culte de la Raison:
"Creuse
au dedans de toi. Au dedans de toi est la source du bien, et une source
qui peut toujours jaillir, si tu creuses toujours" "que le Dieu qui est
en toi protège un être mâle, vénérable, un citoyen, un Romain, un chef
qui s'assigne à lui-même son poste" "Honore ce qu'il y a de plus
puissant dans le monde : c'est ce qui tire parti de tout et qui
gouverne tout. De même, honore aussi ce qu'il y a en toi de plus
puissant, et ceci est de même nature que cela, car c'est ce qui en toi
met à profit tout le reste et dirige ta vie" "renonces à tout le reste
pour ne plus honorer que ton principe directeur et ce qu'en toi il y a
de divin"
"Tu négliges inopportunément le don que t'as fait la nature, en tenant
compte de toute autre chose que de la raison" "ne se guider sur rien
autre, même pour peu de temps, que sur la raison" "En moins de dix
jours tu paraîtras un dieu à ceux qui maintenant te regardent comme un
fauve ou un singe, pourvu que tu reviennes aux principes et au culte de
la raison" "l'intelligence de chacun est Dieu et découle de Dieu" Pensées pour moi-même
On dit que "le
monde moderne est plein d'anciennes vertus chrétiennes devenues folles" (G. K. Chesterton), renouvelant le vieux dicton selon lequel "l'enfer est pavé de bonnes intentions". Pour ma part, je conclurai bien plus sévèrement envers le christianisme qui est selon moi une secte de fou qui a toujours été folle et qui a perverti la
vraie morale depuis ses origines et qui continue encore aujourd'hui d'exercer une
influence néfaste à travers ses valeurs sécularisées (le christianisme invisible). A mon goût,
notre monde occidental est encore beaucoup trop chrétien.
L'épisode Hitler/Chamberlain est un exemple classique d'une catastrophe
engendrée par la restriction de la morale à la seule intention et
l'application d'un pacifisme naïf. Chamberlain, homme de bien était
pour la paix, valeur juste en générale, donc il se dit qu'en défendant
la paix il a fait le bien... mais il laisse gagner le barbare Hitler. Churchill
plus réaliste et plus pragmatique, voyait ce que les bonnes consciences
aveuglées par leurs bons sentiments et l'optimiste bienveillant (qui
n'est qu'une forme sécularisé du providentialisme. ex: Leibniz)
refusait de reconnaitre et d'anticiper. Pour faire le bien sur Terre,
il faut dépasser la simple morale de l'intention. Il faut se projeter,
raisonner et faire fonctionner sa Raison et parfois il faut aussi se
salir un peu les mains.
Ce genre de problème existe de toute temps et partout sur la terre ; mais tout ceci est aggravée par la structurale mentale du jugement morale causée par l'empreinte culturelle de la religion chrétienne. Il faut arrêter d'invoquer et juger des intentions pures et négliger le résultat, mais juger surtout le résultat de l'action politique et seulement en en second lieu l'intention. Oui, le résultat prime sur l'intention et non l'intention sur le résutlat, même si les deux comptes dans le jugement morale.
Je ne dis donc pas que l'intention ne compte pas dans la morale. La morale
de l'intention de Démocrite
passe aussi par l'intention mais comme respect de soi-même et non comme
une constriction ; c'est l'amour de soi qui fonde sa grandeur d'âme et
la morale ce n'est pas, comme disait Kant, "quelque chose qui porte
préjudice à mon amour-propre".
C'est ce que les païens reprochaient déjà à Justin (voir sur notre page Celse).
Le débat n'est donc pas l'égoïsme. Nous avons vu qu'il est toujours là.
La
morale païenne
c'est de l'égoisme bienfaisant pour le monde réel, alors que la morale
chrétienne c'est en réalité un égoisme malfaisant pour le monde (au nom
d'une pureté morale déconnectée des réalitées) et dissimulée derrière
une accusation et une culpabilisation permanente d'immoralité des non
soumis à la psychologie morale chrétienne.
Dangers de la déchristianisation sans une morale alternative. Ceux
qui ont été élevés dans la culture chrétienne et qui se révoltent
contre cette imposture et ses interdits absurdes ont cependant souvent
tendance à ne pas savoir concevoir de morale hors de ce cadre. Ils
s'émancipent alors ensuite de presque toute moralité, voir par réaction rejoignent
ouvertement "Satan", ce qui n'est alors pas un progrès. Défendre
son intérêt naturel est immédiatement compris par eux comme arnaquer
les
autres ! Incapable de s'élever par l'idéal vertueux, dès qu'on retire
les chaines de la soumission on retrouve des bêtes sauvages. Mais non !
il n'est pas heureux pour l'image de soi-même d'être un escrot et la vertu se cultive par la culture de l'exigence envers soi comme le pratiquait les anciens.
L'oubli suicidaire de soi pour l'autre favorise tous les abus
et donc la révolte ultérieure contre cette morale absurde, mais entre le pacifisme suicidaire de Jésus et de
l'autre côté l'égoïsme dominateur, brutal voir esclavagiste des instincts débridés, il y a un juste
équilibre à trouver en renouvelant la morale païenne. Voilà pourquoi, je propose de rejeter la morale
chrétienne, non au nom du relativisme autodestructeur contemporain, mais au nom de la Raison universelle d'où redécoule une morale naturelle classique.
Malfaisance encore aujourd'hui de la psychologie morale chrétienne/kantienne. Beaucoup restent, consciemment ou pas, attachés à une forme de christianisme et se contentent de cette
morale de la pure intention (qui sauve l'âme au jugement dernier)
et oublient ou négligent les conséquences de leurs actions sur le
monde. Sous l'effet de la sécularisation de la morale chrétienne (via Kant), nos politiques ressemblent bien plus à des prêtres laïcs (des moralisateurs qui prêchent)
qu'à des
héros qui agissent. Leurs régulières confessions sont assez édifiantes.
Ils chérissent leurs principes, mais en déplorent les effets... Ils
adorent les causes mais maudissent les conséquences. La morale de la
culpabilisation des intentions déconnectée des réalités concrètes est une perversion malfaisante.
Combien d'intellectuels,
de politiques et autres bien-pensants se gargarisent en permanence de
leur belle idéologie, de leur superbes valeurs morales et prêchent contre les autres, tels des prêtres, tout en
ignorant (ou déplorant) le chaos et les conséquences que leurs petits principes déconnectés du réel provoquent ! Combien de malheurs terrestres sont dus
à la simple parure, à la bonne moralité aveugle de politiciens qui s'autocongratulent en ne sentant pas coupables
des conséquences néfastes de leurs préceptes éthérés, déconnectés des
réalités. Contrairement aux commandements bibliques intemporels issus d'une morale de l'intention, une morale
de l'action nécessite un permanent usage de la Raison pour penser et
réajuster les valeurs et les politiques au réel (voir le paragraphe
"'Histoire et Politique Rationnelle" dans l'Amour de la Raison Universelle). Pour avoir de meilleurs politiques, il faut d'abord
s'affranchir de la psychologie morale chrétienne/kantienne et enfin
redevenir complètement païen.
Sortir à la fois
du christianisme traditionel de droite et
du christianisme évangélique de gauche
Quand on veut se positionner, le minimum est de créer deux camps (pour
nous, les pro-Raison et les anti-Raison) mais la
seule catégorie du rationalisme est source de méprise car l'essentiel des débats
intellectuels opposent en fait deux tendances à l'intérieur de la
déraison, dont l'une créée la confusion en prétendant être la digne héritière des Lumières (alors qu'elle en est une trahison).
Entre la
droite qui défend la foi (c'est-à-dire le droit à la déraison), l'église et la chrétienté (sans souvent respecter l'esprit orirignel de l'évangile) et la
gauche qui bien qu'anticléricale et plus souvent athée culpabilise en permanence pour favoriser l'inversion des valeurs,
l'influence malfaisante du christianisme invisible est omniprésente. Il
nous faut donc être des anti-chrétiens absolus, à la fois contre
l'absolutisme du chrétien traditionaliste d'extrême droite avec sa foi
et ses dogmes absurdes, mais également contre le relativisme du
christianisme sécularisé de la gauche contemporaine qui alimente
l'inversion des valeurs.
le christianisme est l'incarnation de la déraison en occident sous
toutes ces formes metaphysique, morale, et politique. C'est juste la
forme de droite absolutisme basée sur la foi qui a effectivement
fortement reculée, mais pour laisser place à l'aile gauche du
christianisme.
Politique Contemporaine : Le christianisme détruira-t-il l'Occident une seconde fois ? Avec le choc des deux guerres mondiales et le relativisme postmoderne, dans la deuxième partie du XXe siècle
le christianisme est progressivement redevenu une idéologie d'extrême
gauche ("Jésus-Christ est un hippie"), proche de l'esprit originel de Jésus et
des apotres qui étaient des communistes (Actes)... et aujourd'hui la dénaturation des droits de l'homme par l'extrême gauche judéo-christiano-marxiste menace de provoquer pour une seconde fois la chute de l'Occident à cause de:
Le
christiano-maxisme a corrompu trois grandes notions issues des Lumières:
l'universel, la paix et l'égalité qui étaient de belles valeurs sous leur
forme classique mais de dangereuses perversions sous leur forme dévoyé par le christiano-communisme.
Le christianisme est travaillé par une idéologie suicidiare, et communiste
-ce n'est pas l'amour (stoicien) du prochain mais l'amour suicidiare du prochain
-ce n'est pas le pacifisme (Hadrien) mais le pacifisme suicidaire
-pas l'égalité (républicaine) mais l'égalitarisme communiste (marxisme culturel)
Kant
les dix commandents (moise) -> l'impératif catégorique
le péché originel (st augustin) ->
le mal radical en l'homme
Marx et la sécularisation
Aujourd'hui
les premiers seront les derniers -> marxisme culturel, gauchiste, wokistes, indigénistes, féministes, antiracistes, décolonialistes, hippies...
Héroisation victimaire et culpabilisation des forts.
aimer son enemi -> "vous n'aurez pas ma haine" aux terroristes islamistes
amour du prochain ->
l'idéologie du "vivre ensemble" (masque immigrationisme christiano-communiste)
L'amour
du prochain est une injonction à se rabrouer soi-même pour
prévenir les conflits, provenant d'un délire communiste qui veut faire
vivre ensemble des gens qui auraient plutôt intérêt soit à vivre
séparer par une mer ou une montagne, soit à contractualiser clairement pour coopérer.
► Celse: Le premier philosophe païen contre les chrétiens
► Le Fanatisme des Premiers Judéo-Chrétiens
► La Chute de l'Empire Romain causée par le christianisme ?
► De la Destruction du Paganisme Antique au Panthéisme du XIIe siècle
► Nietzsche dénonce l'inversion des valeurs