Les thèses principales du philosophe Celse
le premier philosophe païen à écrire un traité contre les chrétiens
Extraits du "du Discours Vrai / de la Parole Véritable (Alêthês Logos), Contre les chrétiens",
écrit au IIe siècle, vers 178, sous l'empereur
Marc-Aurèle
offrant le point de vue païen sur le judéo-christianisme.
I
- Le christianisme est une secte de sots, de charlatans et de fous
« Il
y a une nouvelle race d’hommes nés d’hier, sans patrie ni
traditions antiques, ligués contre toutes les institutions religieuses
et
civiles, poursuivis par la justice, généralement notés d’infamie, mais
se
faisant gloire de l’exécration commune: ce sont les chrétiens. »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« La rusticité des Juifs ignare s'est laissé prendre au prestige de Moïse. Et dans
ces derniers temps, les chrétiens ont trouvé parmi les
Juifs un nouveau Moïse qui les a séduits mieux encore, qui passe au
milieu
d’eux pour le fils de Dieu et est l’auteur de cette doctrine. Il a
ramassé
autour de lui, sans choix, un ramas de gens simples, perdus de mœurs et
grossiers,
qui sont d’ordinaire la clientèle des charlatans et des imposteurs, de
sorte que
l’espèce qui s’est donnée à cette doctrine permet déjà d’en apprécier la
valeur. »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Ceux
qui croient sans examen tout ce qu'on leur débite ressemblent à ces
malheureux dont les charlatans font leur proie qui cours derrière les
prêtres de Cybèle, de Mithra où d'autres divinités semblables, la tête
chavirée de leur extravagance et de leurs fourberies. il en est de même
des chrétiens. D’aucun d'entre eux ne veulent ni donner ni écouter les
raisons de ce qu'ils ont adopté. Ils disent communément n'examiner
point. Croyez seulement votre foi vous sauvera et encore la sagesse de
cette vie est un mal et la folie un bien »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Note: Le mépris de Celse pour le christianisme est identique à celui des autres
païens à avoir brièvement évoqué cette secte
au Ier et IIe siècle. Pour l'empereur Claude, les prédicateurs juifs
sont "une maladie" ; le rhéteur Tertullus traite saint Paul de "peste". Pour Pline répondant à l'empereur Trajan, le christianisme est "une superstition
absurde, extravagante" (Pierre de Labriolle, La réaction païenne); idem pour l'historien Suétone "une superstition nouvelle
et malfaisante" ; "une exécrable superstition" selon l'historien Tacite, pour qui les chrétiens sont même "des ennemis
du genre humain", expression connue de Tertullien (apologétique).
La réprobation est générale.
Au début du IIIe sicèle, le romain de Minucius Félix traite les chrétiens de "maudite secte"
qu'il faut exterminer. Il accuse ses "pauvres ignorants" d'introduire
"une servitude insupportable" dans le monde. "Obscurité, incohérence, illogisme, mensonge, abus de confiance et
sottise, Porphyre n'a guère vu autre chose dans le christianisme. [...] Pour lui, une lutte décisive est engagée
entre la civilisation antique, telle qu'elle a été constituée par la
tradition et par la loi, et une entreprise impudente et barbare
(Bápoapov tóauru.c ) qui en menace l'essence même. [...] Les mots de « fable », de « mensonge », d' «
irrationnel », sont de ceux qui reviennent le plus volontiers sous la
plume de Julien. Le christianisme peut être considéré comme une maladie
de l'intelligence (vósos , voohu.c ). Pierre de Labriolle [auteur catholique], La réaction païenne
Ce mépris perdure chez les derniers païens luttant contre le christianisme à la fin du IVe et au début du Ve siècle. "l'Asclepius est manifestement l'oeuvre d'un néo-platonicien qui connaît le christianisme, qui le hait et qui, sans trop d'espoir, lui oppose la religion de l'intelligence, à laquelle il promet l'avenir, après le châtiment et la restauration" [pour l'auteur] christianisme signifie barbarie, haine de la lumière, haine de la vie. Il remplit de tombeaux un sol qui se parait naguère de la beauté de ses temples. Il renverse audacieusement toutes les traditions consacrées par le temps. Et il emprunte la force de la loi pour contraindre les âmes vraiment religieuses." Pierre de Labriolle [auteur catholique], La réaction païenne.
Pour l'Empereur Julien, les chrétiens sont "des ignares dégénérés" (lettre à Photin). Ils constituent "la lèpre de la
société humaine" '(lettre à théodore). Même ton chez, Eunape qui dénonce le culte des
martyrs comme l'adoration des ossements de criminels". Au début du Ve siècle, Augustin confirme que "partout où ils[les païens] rencontrent
un chrétien, ils l'insultent, le harcèlent, se moquent de lui, le
traitent d'abruti, d'idiot (vocare hebetem , insulsum ), d'être sans
ceur et sans esprit." Augustinus, Enarrationes in Psalmos, 034, 2. [le christianisme] leur apparaissait comme un système philosophique,
confus, bizarre, inapplicable, propre tout au plus à satisfaire
l'avidité de quelques esprits malades" Arthur Beugnot [auteur catholique], Histoire de la destruction du paganisme
II
- Aucun apport majeur des juifs à la civilisation dans l'antiquité
« Toutes
les nations les plus vénérables par leur antiquité
conviennent entre elles sur les principes essentiels. Égyptiens,
Assyriens,
Chaldéens, Indiens, Odryses, Perses, Samothraciens et Grecs, ont tous
des
traditions à peu près semblables C’est
chez ces peuples et non ailleurs qu’est la source de la vraie sagesse,
qui
s’est ensuite répandue partout en mille ruisseaux séparés. [..]
Nul ne
songe à compter les Juifs parmi les pères de la civilisation, ni à
accorder à
Moïse un honneur pareil à celui des plus anciens sages. »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« [Mais
qui sont ces Juifs qui se mettent à un si haut rang et
prêtent à Dieu une si grande sollicitude à leur égard ?] Des esclaves
échappés
d’Égypte en fugitifs. Ces hommes [qui se prétendent si chers à Dieu]
n’ont jamais
rien fait de mémorable, et n’ont jamais compté pour rien
dans le
monde. »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« L’idée
d’envoyer le fils de Dieu aux Juifs n’est-elle pas
plus propre encore à exciter la risée ?
[Pour mieux tomber, vraiment, Dieu n’avait que l’embarras du choix.
Pourquoi
aux seuls Juifs? Pourquoi à cette nation grossière, misérable, à demi
dissoute,
et non à tant d’autres peuples plus dignes des regards et du souci de
Dieu,
comme les Chaldéens, les Mages, les Égyptiens, les Perses, les Indiens,
nations
vénérables et animées de l’esprit divin ? »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
III - Aucun apport significatif du christianisme
à la morale
« C’est
apparemment en se fondant sur quelqu’une de ces paroles
de Platon dont ils avaient une vague connaissance, que quelques
chrétiens font
sonner haut le Dieu qui est au-dessus du ciel, et s’élèvent ainsi
au-dessus du
ciel des Juifs »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Voici
maintenant un de leurs préceptes: c’est de ne pas repousser les
outrages. « Si,
dit-il, on vous frappe sur une joue, présentez encore l’autre.» C’est
là une
vieille maxime déjà dite et bien mieux dite avant eux : la grossièreté
de la
formule seule leur appartient. »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Les
préceptes de leur morale, dans ce qu’ils ont de meilleur,
les philosophes les ont enseignés avant eux. » «Tout cela a été
bien mieux
dit par les Grecs, et, sans cette enflure et ce ton prophétique »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« dire
que le fils de Dieu est puni par le diable, et qu’il
nous apprend par sa patience à subir avec courage les peines qu’il nous
inflige, c’est ce qu’il y a de plus ridicule au monde. Il fallait, il
me
semble, punir le diable, et non effrayer les hommes en les menaçant de
ses
atteintes »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
IV - Le christianisme est un plagiat d’anciens cultes
"Ce
qu’il vous a débité avec arrogance de la résurrection, du jugement,
des récompenses et des peines réservées aux méchants; ce sont de
vieilles histoires qui courent nos livres et sont depuis longtemps
surannées"
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Note: "Rien,
on le voit, dans toutes ces théories, n’était absolument nouveau. Les
Évangiles et les écrits des apôtres ne contiennent guère, en fait de
doctrines apocalyptiques, que ce qui se trouve déjà dans « Daniel
», « Hénoch », les « Oracles sibyllins », l’ « Assomption de
Moïse », qui sont d’origine juive." Renan vie de Jésus
"Les mystères du Bacchus de Thrace couvraient des
idées élevées sur l’immortalité, et rendaient familières à la
population des images de la vie future et d’un paradis idyllique fort
analogues à celles que le christianisme devait répandre." "Tacite fait
de son côté la remarque que les juifs n’attribuent l’immortalité qu’aux
âmes de ceux qui sont morts dans les combats ou dans les supplices"
Ernest Renan
Note: l'idée
d'un salut individuel via une résurrection personnelle est une vieille
croyance déjà en place depuis longtemps chez les égyptiens qui avaient un peu près la même
conception du jugement dernier et de la vie bienheureuse dans l'au-delà.
Curieusement, les évangiles nous disent que le corps de Jésus et de
Lazarre portaient des bandages funéraires... comme les momies ?
Chez les gréco-romains, le paradis s'appelle les champs-Elysés et Valhalla dans le paganisme nordique, mais c'est réservé aux héros.
L'idée de ressurection se popularise via les cultes initiatiques à mystères: mithraisme, mystère d'Eleusis
progressivement ouvert à tous: femmes, pauvres et esclaves et qui promet
à l'inité un statut privilégié dans l'autre monde, après la mort.... (les esclaves aussi acceptés chez Mihtra)
Les seuls qui sont exclus ce sont les criminels, différence notable
avec les chrétiens qui eux les acceptent et pardonnent tous les crimes.
L'idée de resurection est présente sous forme de métempsycose
(Pythagore) ou de palingénésie (Orphisme). Le mythe central de
l'orphisme est celui de la mise à mort de Dionysos par les Titans.
Dionysos, héros qui meurt et renaît périodiquement, correspond à la
conception de Dionysos comme « Feu divin ». L'ame immortelle est une croyance du platonisme.
Platon se moque des orphiques de son époque, de ces « initiés d'Orphée
», prêtres itinérants qui se présentent aux portes des riches, leur
vendent des indulgences pour les fautes commises et leur promettent le
salut après la mort s'ils acceptent les initiations, mais des
châtiments terribles s'ils les refusent (La République, II, 364 e).
" Les mystères d'Éleusis, peut-être sous l'influence de
l'orphisme, deviendront une religion de salut. Le mystère central, dans
chacune de ces deux sectes, était celui de la mort et de la
résurrection, symbolisées par la décomposition de la graine dans la
terre et sa réapparition sous la forme d'un être vivant qui s'élève
vers la lumière. Le même thème sera repris dans l'Évangile." Les mystères d'Eleusis. Paul Foucart.
En effet
Jesus dit: "Si le grain qu’on a jeté en terre ne meurt, il reste seul ;
mais quand il est mort, il porte beaucoup de fruits." Jean 12:24.
Les Evangiles ont bien plagié les mystèrse d'Eleusis sur la
réssurection, mais aussi le culte d'Osiris, et celui de Mithra.
« Si
l’on veut mettre en face de cet enseignement les hiérophantes de
Mithra,
examiner certains enseignements particuliers et mystérieux des
chrétiens et les
comparer; on verra qu’il y a quelque analogie »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Note: saint Justin de Naplouse confirme la polémique et également que Bacchus, d'Hercule, Esclulape sont des dieux qui sont morts et ressucités (voir Apologie I, XXI et XXII et Dialogue avec Tryphon, LXX et LXXVIII). De plus, Justin répondait aux critiques que toutes ces similitudes étaient des manipulations du diable: "Les mauvais démons ont imité cette institution dans les mystères de Mithra" (Apologie I, 66). Idem chez Tertulien: "Si l'on demande qui inspire les hérésiarques, je répondrai que c'est le démon" prescription contre les hérétiques, XL. Idem pour st Augustin à qui un prêtre d'Attis (souvent confondu/associé à Mithra) lui avait rétorqué: « Le Dieu coiffé du bonnet phrygien est lui aussi chrétien ! ( Et ipse Pilleatus christianus est) » Pierre de Labriolle. La réaction païenne. p448-450.
[On
sait comme il a fini, l’abandon de ses disciples, les outrages, les
mauvais traitements et les souffrances du supplice]. Ce sont là des
faits avérés qu’on ne saurait déguiser, et vous ne direz pas sans doute
que ces épreuves n’ont été qu’une vaine apparence aux yeux des impies,
mais qu’en réalité il n’a pas souffert." "Mais après avoir vécu sans
pouvoir persuader personne, pas même ses propres disciples, il a été
exécuté et a souffert ce qu’on sait" [TOUTEFOIS] « La
généalogie que vous lui avez faite et où l’on voit, à
partir du premier homme, Jésus descendre des anciens rois, est un
chef-d’œuvre
d’orgueilleuse fantaisie. La femme du charpentier, si elle eût eu de
semblables
aïeux, ne l’eût pas sans doute ignoré » « Mais
tous ces prétendus faits sont des mythes que vos maîtres
et vous avez fabriqués, sans pouvoir seulement donner à vos mensonges
une teinte de crédibilité. On sait du reste qu’il en est plusieurs, parmi vous,
qui,
semblables à ceux qui dans l’ivresse vont jusqu’à porter la main sur eux-mêmes, ont changé et transformé à leur
guise le premier texte de l’Évangile de trois et quatre manières et
plus
encore, afin de réfuter les objections qu’on y oppose. »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Note:
Idem, dans son traité contre les chrétiens (écrit au IIIe siècle),
Porphyre de Tyr dit également que "Les
évangélistes sont les inventeurs, non les historiens des choses qu'ils
racontent de Jésus (...) Chacun des évangélistes a écrit le
compte
rendu de la Passion non pas en plein accord, mais en pleine dissonance
avec les
autres. (...) si ces gens-là n'étaient pas capables de dire
véridiquement de quelle façon il était mort et n'ont fait que de la
littérature, c'est que sur tout le reste ils n 'ont rien raconté non
plus qui mérite confiance." fgr 15.
Pierre de Labriolle, La réaction païenne - étude sur la polémique antichrétienne du Ier au VIe siècle. page 251/255/279.
Note: Ce point et le précédent s'expliquent en revanche très bien avec la thèse mythiste, même si nous penchons finalement plutôt en faveur de la réalité historique de l'existence de Jésus.
VI – Suivre Jésus aujourd’hui est absurde
VII -
La résurrection de Jésus n’est pas crédible
« Si
Jésus voulait faire éclater réellement sa vertu divine, il fallait
qu’il se
montrât à ses ennemis, au juge qui l’avait condamné et à tout le monde
en
général » « Son
supplice a eu tout le monde pour témoin, sa résurrection n’en a eu
qu’un seul ;
il fallait que ce fût le contraire »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Note:
Spinoza mentionne le même
argument dans la lettre LXXV, de plus Celse est cité dans les notes du
traité des 3 imposteurs, suggérant que Spinoza avait possiblement
connaissance de Celse. Bruno avait dénoncé Jesus comme un imposteur, et
cette critique remontre à Celse le premier à avoir dénoncé Jésus comme
un "détestable imposteur".
Note: En effet le nouveau testament indique que "Dieu l'a ressuscité le
troisième jour, et il a permis qu'il apparût, non à tout le peuple,
mais aux témoins choisis d'avance par Dieu" Actes 10.40
« quand
il s’agit de Dieu ou du fils de Dieu, ce n’est pas sur
de tels indices, sur d’équivoques exégèses et de si chétifs témoignages
qu’on
peut se fonder. Comme le soleil en éclairant toutes choses de sa
lumière se révèle
lui-même le premier, ainsi devrait-il en être du fils de Dieu »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Idem
pour Porphyre: "vous me direz que c'est possible avec Dieu, mais ce
n'est pas vrai. Car tout n'est pas possible avec Lui ; Il ne
peut tout simplement pas faire en sorte qu'Homère ne soit pas devenu
poète ou que Troie ne soit pas prise. Il ne peut pas non plus
faire deux fois deux, qui font le nombre quatre"
VIII
– les histoires de la Bible sont des fictions puériles et ridicules
« [la
cosmogonie de Moïse] est d’une puérilité qui dépasse les
bornes. Le monde est autrement plus ancien qu’il ne croit; et,
des
diverses révolutions qu’il a subies, soit par des embrasements, soit
par des
déluges, il n’a entendu parler que du dernier »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Rien
de
plus puéril comme leur cosmogonie et leur récit de la formation de
l’homme à
l’image de Dieu, et leur paradis planté par Dieu; rien qui tombe moins
sous le
sens que la prétendue condition du premier homme changée par l’accident
du
péché, et son expulsion du Jardin des Délices. Ce sont là des
extravagances,
ou, si l’on veut, d’amusantes petites histoires. C’est d’un ton plus
sérieux et
avec une autre profondeur que les anciens sages des Grecs ont parlé de
la
formation du monde et des hommes. Moïse et les prophètes, auteurs de
leurs
écritures, dans l’ignorance où ils étaient de la nature du monde et de
celle de
l’homme, ont fabriqué là-dessus des contes à dormir debout ».
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Les
plus sensés des Juifs et des chrétiens rougissent de
toutes ces ridicules fictions et tâchent de se tirer d’embarras en
ayant
recours à l’allégorie. Mais ces récits n’admettent pas l’allégorie, et
celles
qu’on a essayées sont plus honteuses et plus absurdes encore que les
récits
mêmes »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
IX
– La théologie monothéiste n’a aucun sens
« Dans
quel dessein Dieu descendrait-il ici-bas? Est-ce pour apprendre ce qui
se passe
parmi les hommes? Mais ne sait-il pas toutes choses? Ou sait-il toutes
choses
sans remédier à rien, et sa puissance divine est-elle si bornée qu’il
ne peut
rien corriger, s’il [ne vient lui-même ou s’il] n’envoie tout exprès
quelqu’un
dans le monde ? »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« si
l’on dit que c’est le grand Dieu qui a fait le monde, comment y a-t-il
du mal
dans le monde? »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Une
autre de leurs erreurs impies née de leur extrême ignorance et de leur
incompréhension
des mythes, est de prétendre que Dieu a pour adversaire le diable, le
même
qu’en hébreu qu’ils nomment Satan. Or, c’est une étrange sottise ou
plutôt une
grande impiété que de dire que le grand Dieu voulant faire quelque bien
aux
hommes, rencontre un être qui rompt son dessein et le réduit à
l’impuissance.
Le Fils de Dieu est donc vaincu par le diable? »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Note:
On retrouve les arguments de Celse dans "le Traité des 3 imposteurs
(Moïse, Jesus, Mahomet) ou l'Esprit de Spinoza", best-seller clandestin au XVIIIe siècle, illustrant qu'avec
Celse, l’esprit des
Lumières existait déjà dans l’antiquité.
X –
Jésus n’a aucune marque du divin, il est faible
« Le grand Dieu qui avait déjà pris la peine d’envoyer deux anges pour toi, ne pouvait donc préserver son propre fils dans son propre pays ! » « le Fils de Dieu, à ce qu’il paraît, n’avait pas la force d’ouvrir tout seul son tombeau, mais il avait besoin qu’un autre [ange] vint déplacer la pierre ! »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Un
Dieu ne devait pas se laisser lier, emmener comme un
criminel ; bien moins encore devait-il être abandonné, trahi par ceux
qui
vivaient avec lui, qui étaient ses familiers, qui le suivaient comme un
maître,
le considéraient comme un sauveur, fils et envoyé du grand Dieu. Un bon
général
qui commande à des milliers de soldats n’est jamais trahi par les
siens, pas
même un misérable chef de brigands commandant à des hommes perdus, tant
que
ceux-ci trouvent profit à le suivre. Mais Jésus trahi par ceux qui
marchaient
sous lui, ne sut pas se faire obéir comme un bon général et ne sut
pas
seulement leur inspirer ce dévouement qu’un chef de brigands, si je
puis dire,
obtient de sa bande»
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Et
qu’est-ce
que Jésus a fait de grand et qui sente le Dieu? Le vit-on dédaignant
l’humanité, se faisant jeu et risée des événements d’ici-bas »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Idem
pour Porphyre de Tyr: "Si toute cette histoire était autre chose qu'une
pure invention, elle décèlerait chez le Christ une véritable
méchanceté". Jésus est "indigne d'un Fils de Dieu, ou simplement d'un
homme sage qui méprise la mort" "Bel enseignement que le sien, qui
aboutit au désordre social et à des renoncements absurdes. Et c'est ce
Jésus que vous nous présentez comme le maître de toute vérité
?" Frg 49, 62 et 56.
note: pour Julien "durant sa vie il n'a rien fait qui vaille d'être entendu, à moins que quelqu'un ne pense que guérir les hommes pervers et aveugles et exorciser ceux qui étaient possédés par des démons maléfiques dans les villages de Bethsaïda et de Béthanie peuvent être classés comme une grande réussite."
► La page Noire de Jesus-Christ
XI
- Les chrétiens inversent les valeurs
« Dans
les autres mystères, quand il s’agit des initiations, on entend
proclamer solennellement: «Approchez, vous seulement qui avez les mains
pures et la langue prudente.» Et encore: «Venez, vous qui êtes nets de
tout crime, vous, dont la conscience n’est chargée d’aucun remords,
vous qui avez bien et justement vécu.» C’est ainsi que s’expriment ceux
qui convoquent aux cérémonies lustrales. Écoutons
maintenant quelle espèce de gens ceux-ci invitent à
leurs mystères: «Quiconque est pécheur, quiconque est sans
intelligence,
quiconque est faible d’esprit, en un mot, quiconque est misérable,
qu’il
approche, le royaume de Dieu est pour lui.» Or, en disant le pécheur,
n’entendez-vous pas l’injuste, le brigand, le briseur de portes,
l’empoisonneur, le sacrilège, le violateur de tombeaux ? Quels autres
appellerait un chef de voleurs pour former sa troupe ? C’est donc que
Dieu a
été envoyé pour les pécheurs. Pourquoi n’a-t-il pas été envoyé pour
ceux qui ne
pèchent point? Quel mal y a-t-il à être exempt de péché ? L’injuste
[disent-ils] s’il s’abaisse dans le sentiment de sa misère, Dieu le
recevra ;
mais si le juste, fort de sa conscience, lève les yeux vers lui,
sera-t-il rejeté ? »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Pourquoi
donc cette préférence accordée aux pécheurs? [Pourquoi sont-ils
particulièrement désignés au choix de Dieu, mis hors de pair et avant
les
autres? Pourquoi cette prérogative pour les moins dignes? N’est-ce pas
outrager
Dieu et la vérité que de faire ainsi acception de personnes et de
quelles
personnes ? »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Pour
gagner des méchants il les dupent de folles espérances comme le mépris
des biens qui valent mieux que toutes leurs promesees et en les
exhortant à les abandonner pour être heureux »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Note:
Accusation répétée d’être une religion pour criminels rongés par le
remort et en quête de rédemption (les pêcheurs). (Zosime, histoire
romaine, livre II ; Rutilius Namatianus). La clientèle de l’église est
élargie aux criminels rejetés des temples païens (population urbaine).
Jésus doit revenir "comme un voleur" 1 Thessaloniciens 5.2 ; Matthieu 24.43.
« [Voici de leurs maximes]: "La sagesse de cette vie est un mal, et la folie un bien" [..] "Loin d’ici ceux qui ont quelque
culture,
quelque sagesse ou quelque jugement; ce sont mauvaises qualités, à nos
yeux :
mais que les ignorants, les esprits bornés et incultes, les simples,
viennent
hardiment." En reconnaissant que de tels hommes sont dignes de leur
dieu, ils
montrent bien qu’ils ne veulent et ne savent gagner que les niais, les
âmes
viles et sans intelligence, des esclaves, de pauvres femmes et des
enfants.
Quel mal y a-t-il donc à avoir l’esprit cultivé, à aimer les belles
connaissances, à être sage et à passer pour tel? Est-ce que cela est un
obstacle à la connaissance de Dieu! N’est-ce pas plutôt une aide et un
secours
pour atteindre la vérité ? »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« si vous ne pouvez atteindre à ces hauteurs, tenez-vous donc cois et
muets, et
cachez votre ignorance, et ne dites pas que ce sont ceux qui voient
clair qui
sont aveugles, ni ceux qui courent qui sont boiteux, estropiés et
boiteux comme
vous êtes quant à l’âme, et vivants seulement pour le corps,
c’est-à-dire pour
ce qui, dans l’homme, est chose morte. »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
Celse nous dit que d'après les chrétiens "Jésus était laid et petit" ce qui s'inscrit dans l'inversion des valeurs. Ceci est confirmé par les pères de l'église. "Son aspect est méprisable. Il n'a ni éclat, ni beauté" Tertullien, contre les juifs, 14. "Il n'avait même aucun trait de la beauté humaine" Tertullien, de la chaire de jésus, 9 "le Seigneur lui-même était disgracieux d'aspect" Clément d'Alexandrie, L'Instructeur, III, I. "faible et san s gloire" Irenaeus, "Adversus haereses", IV.XXXIII.12
Taille:
In a letter of certain bishops to the Emperor Theophilus, Jesus's
height is described as 3 cubits (four foot six / 1,40 m), which was
also the opinion of Ephrem Syrus (320–379 AD). four foot six.
Justin Martyr , Tertullien Ambroise et Augustin considéraient le manque
d'attractivité physique chez Jésus comme l'accomplissement de la
prophétie messianique Suffering Servant récit d' Isaïe 53."D'après une prophétie annonciatrice de Jésus d'après Augustin: " Il n’a ni gloire, ni beauté. Nous l’avons vu sans majesté et sans grâce, et le dernier des hommes était moins difforme que lui" Augustin, citée de Dieu, XVIII, XXIX (Ésaïe 53-2).
Apparence erronées des chrétisn dans les peplums. insigne du caractère sacerdotal
"De même que Jacques, il [Jean] porta le pétalon, c’est-à-dire la
plaque d’or sur le front". (. Des documents apocryphes attribuent ce
même insigne à Marc ) Renan,L'Antéchrist
"Sa
figure était singulière. Les Actes de sainte Thècle le peignent gros,
court, la tête chauve, le nez gros et long, les sourcils épais et
joints, les jambes torses. C’est le même portrait qu’en fait Lucien
dans son Philopatris"
Voltaire, Histoire de l'établissement du Chrisitanisme
"préférez d'adorer le bois de la croix , de le figurer sur votre front et d'en orner le frontispice de vos demeures"
Empereur Julien, contre les galiliéens
Complément: « Souffrir
est le commandement suprême du christianisme l'histoire du
christianisme lui-même est l'histoire de la souffrance de l'humanité.
Alors que chez les païens, la jubilation du plaisir sensuel se mêle au
culte des dieux, chez les chrétiens les anciens chrétiens bien entendu,
les pleurs et les soupirs du cœur font partie du service de Dieu. »
Feuerbach, l’essence du christianisme, le mystère du dieu souffrant
XII
- Le christianisme menace de détruire l’empire romain
« Vous
ne vous attendez pas sans doute que les Romains
délaissent, pour embrasser votre croyance, leurs traditions religieuses
et
civiles, invoquent votre Dieu le Très-Haut, ou de quelque nom que vous
l’appeliez, afin qu’il descende du Ciel et combatte pour eux, en sorte
qu’ils
n’aient pas besoin d’autre secours. Car ce même Dieu, à vous entendre,
avait
autrefois promis les mêmes choses et de plus grandes encore à ses
fidèles. Or
vous voyez quels services il a rendus aux Juifs et à vous. Ceux-là, au
lieu de
l’empire du monde, n’ont même plus une motte de terre ni un foyer. Et
quant à
vous, s’il reste encore quelques chrétiens errants et cachés, on les
cherche
pour les conduire au supplice »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
« Si vous
cherchez
à ébranler ce principe [servir dans l'armée], l’empereur vous punira, et il aura raison; car
si tous
les autres faisaient comme vous, rien n’empêcherait que l’Empereur ne
demeurât
seul et abandonné, et que le monde ne devînt la proie des barbares les
plus
sauvages et les plus grossiers. Il n’y aurait bientôt plus trace alors
de votre
belle religion, et c’en serait fait de la gloire de la vraie sagesse
parmi les
hommes » [St Augustin finit assassiné par les Vandales] « Il
n'est pas tolérable de vous entendre dire " Si les empereur qui règne
aujourd'hui après s'être laissé persuader par nous couraient à leur
perte nous séduirions encore leurs vainqueurs". [...] Sans
doute cela ne manquerait pas d’arriver, à moins qu’un pouvoir plus
éclairé et
plus prévoyant ne vous détruisît tous de fond en comble avant de périr
lui-même
par vous »
Celse, Discours Vrai, Contre les chrétiens
gréco-romain contre judéo-chrétien
le discours de Maurice Allard à l'assemblée
nationale en 1905 (extrait du film "la séparation").
► La Chute de l'Empire Romain causée par le christianisme ?
► De la Destruction du Paganisme Antique à la Renaissance du Panthéisme au XIIe siècle
► l'Inversion des Valeurs par le christianisme
► Nietzsche et Voltaire contre le christianisme
► Marc-Aurèle l'antidote contre le christianisme
► Critique de l'Apport du christianisme à la Civilisation occidentale
► Les Racines Chrétiennes de la Décadence Actuelle de l'Occident